Honda et Nissan veulent créer le troisième constructeur automobile mondial

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Honda et Nissan veulent créer le troisième constructeur automobile mondial | journaldeleconomie.fr

Face à une concurrence accrue des constructeurs chinois et à la transition vers l’électrique, deux géants japonais envisagent de joindre leurs forces. Une fusion qui pourrait bouleverser le paysage mondial de l’automobile.

Un projet ambitieux pour rivaliser avec les leaders mondiaux

Honda et Nissan ont annoncé l’ouverture de discussions formelles sur une potentielle fusion, un projet qui pourrait donner naissance au troisième constructeur automobile mondial. Les pourparlers, qui s’étendront sur les six prochains mois, incluent également Mitsubishi, déjà membre de l’alliance avec Nissan. Si cette fusion se concrétise, elle placerait le nouveau groupe juste derrière Toyota et Volkswagen en termes de ventes globales.

Le secteur automobile, confronté à des coûts croissants liés à la transition vers les véhicules électriques, doit également composer avec la montée en puissance des fabricants chinois. Ces derniers ont pris une avance considérable sur la plupart des marques occidentales dans ce domaine. « Ensemble, nous pourrons offrir des expériences uniques à nos clients, impossibles à réaliser seuls », a déclaré Makoto Uchida, PDG de Nissan, lors de l’annonce des négociations.

Pour Nissan, cette alliance représente bien plus qu’une opportunité stratégique : c’est une question de survie. Depuis l’effondrement de son alliance avec Renault, le constructeur traverse une crise financière majeure. Sur les six mois se terminant en septembre, ses bénéfices ont chuté de 94 %, contraignant l’entreprise à réduire sa production de 20 % et à licencier 9.000 employés. Selon certains analystes, Nissan pourrait même faire face à la faillite dès 2026 si sa dette colossale n’est pas maîtrisée.

Un signal fort pour l’avenir de l’industrie automobile

Honda, de son côté, affiche une meilleure santé financière, mais voit dans ce rapprochement un moyen de mutualiser les coûts de recherche et développement, indispensables pour rester compétitif sur le marché des véhicules électriques. Les deux entreprises espèrent ainsi pallier les faiblesses de chacun pour créer une synergie bénéfique.

Historiquement, les fusions dans le secteur automobile ont souvent été marquées par des échecs retentissants. L’exemple de Daimler-Chrysler, qui s’est soldé par une séparation après une décennie, ou les déboires de l’alliance Nissan-Renault, en témoignent. Cependant, le contexte actuel, marqué par des bouleversements technologiques et une concurrence accrue, pourrait favoriser une coopération plus pérenne.

Selon Adam Jonas, analyste chez Morgan Stanley, cette fusion pourrait inaugurer une nouvelle ère de consolidation dans l’industrie. « Les constructeurs qui ne s’adaptent pas risquent de devenir de plus petites entreprises, avec des coûts disproportionnés », écrit-il.

Si les négociations aboutissent, l’alliance Honda-Nissan-Mitsubishi pourrait non seulement redéfinir l’équilibre des forces dans le secteur automobile, mais aussi encourager d’autres partenariats similaires. Une tendance inévitable dans une industrie en pleine mutation.

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