La source qui est le point de départ de tant de choses que l’on ne peut être qu’admiratif. Les Doors avaient moins de 30 ans pour chanter « The end » et Kenny Baron a 80 ans s’interroge musicalement encore sur ce qui peut être créé et joué.
Au 1er siècle de notre ère, Lucrèce constatait, de son vivant, les progrès réalisés en construction navale, il en concluait « le monde est jeune ». Cette assertion est de fait toujours valable et nous sommes loin de « la fin de l’histoire et le dernier homme » qui était théorisé il y a quelques années par Fukuyama. Le monde est jeune et un musicien comme Kenny Baron compose cette jeunesse d’une façon si fluide et limpide, sans une parole juste des notes, que l’on ne peut paradoxalement rester dans le silence pour en parler et le décrire.
Les neuf titres de cet album s’égrènent comme autant de rivières venant étancher une soif de virtuosité et de talent.
The source s’écoute au réveil pour être une source de bonne humeur et d’énergie, il s’écoute aussi le soir pour devenir une invitation au rêve. Heureusement qu’il n’a pas pris sa retraite à 64 ans ce Kenny Baron et qu’il nous permet de profiter d’un opus si radieux qu’il en devient insolant dans l’air du temps plus porté par le refus de l’effort.
Écouter la Source atteint assurément un des objectifs que le compositeur s’est fixés, créer en quelques notes et arrangements un élixir de jouvence. Il nous offre le rêve d’un jour (Daydream) et une déclaration d’amour susurrée (I’m confessing) sans parler d’une douche de soleil (sunshower) tout en rappelant avec le dernier morceau (Phantoms), que la musique peut être une réalité comme l’apparition d’un esprit que l’on voit ou entend pour mieux disparaitre ensuite.
Un verre de vin comme un cigare laisse une sensation qui persiste, il en est de même de la musique de Kenny Baron, les notes de son piano persistent à flotter dans l’air et nous rappellent que la jeunesse n’est pas une question d’âge.
Alors pour vous laisser emporter je vous suggère de fermer les yeux et de partir à Bandol et de déguster un délicat Rosé : la Cuvée M du domaine de la Garenne élaborée par une femme vigneronne merveilleuse Béatrix de Balincourt.
Son envoutante robe saumonée, son nez généreux sur des arômes de pamplemousse, sa bouche ample et charnue sur le fruit, le réglisse avec des notes épicées, sa subtile longueur et sa délicate fraicheur sauront vous envouter et vous procurer un intense moment de plaisir empli de soleil et de charme.
Et pour accompagner cet instant ensorceleur, allumez le cigare La Muchacha de la marque Pitbull créée par un incroyable connaisseur Cyril Pelletier de Artabac….
Carole Gaillard fondatrice de « Chais Elles » une boutique de vins en ligne www.chais-elles.fr
Nicolas Lerègle, avocat au barreau de Paris et amateur de barreaux… de chaise