Les implications de la déflation
La déflation en Chine, un phénomène redouté par beaucoup, a été confirmée avec une baisse des prix à la consommation de 0,3 % sur un an en juillet, selon le Bureau national des statistiques (BNS). C’est une première en plus de deux ans et elle s’inscrit dans un contexte où d’autres grandes économies luttent contre l’inflation. Au premier abord, la déflation peut sembler bénéfique, puisqu’elle renforce le pouvoir d’achat des consommateurs grâce à la baisse des prix.
Toutefois, cette tendance peut rapidement devenir une menace. Les ménages, anticipant de nouvelles baisses de prix, reportent leurs achats, entraînant une réduction de la demande. Les entreprises sont alors contraintes de réduire leur production et leurs investissements, et de consentir de nouvelles ristournes pour écouler leurs stocks. Ainsi commence la spirale déflationniste, qui peut entraîner des baisses de salaires, des licenciements et une perte de pouvoir d’achat.
La réponse de la Chine et les perspectives
En outre, la déflation pénalise les emprunteurs, car la valeur de la dette augmente lorsque les prix baissent. Cette situation contraint les débiteurs à restreindre leur consommation et leurs investissements, tandis que les prêteurs bénéficient d’un pouvoir d’achat accru. Le BNS de la Chine exclut tout phénomène de déflation durable, assurant que la baisse de l’indice des prix n’est que temporaire, et que l’inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte des prix volatiles, est en hausse de 0,8 % en juillet.
Cependant, certains analystes craignent une période de déflation plus longue, surtout au moment où les principaux moteurs de croissance de la Chine fléchissent et le chômage des jeunes atteint un record de plus de 20 %. Ils appellent à un plan de relance vigoureux pour stimuler la demande. Jusqu’à présent, les autorités chinoises s’en tiennent à des mesures ciblées et des déclarations d’intention, mais l’entrée en déflation pourrait les inciter à reconsidérer leur approche.