Les salariés en première ligne
Le nombre de dépression sévère parmi les salariés français a doublé en un an, s’alarme le cabinet Empreinte Humaine, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux. Il présentait son sixième baromètre sur le sujet depuis le début de la crise sanitaire, dans lequel on apprend que 63 % des salariés voient de plus en plus de leurs collègues dans des situations de détresse psychologique. Un sondage OpinionWay réalisé à cette occasion montre que 45 % des salariés français ressentent de la détresse psychologique, ce qui est 5 points de moins par rapport à décembre dernier.
En revanche, le taux de dépression qui nécessite un accompagnement explose de 15 points, à 36 %. « On paie cash le manque de prévention de la santé mentale en population générale et dans les entreprises », déplore Christophe Nguyen du cabinet. La situation en France est particulièrement alarmante, sachant qu’au Québec, la détresse psychologique concerne de 7 à 9 % des salariés.
La France mal préparée
Signe des temps, ce sont les télétravailleurs qui présentent le plus de cas de détresse psychologique, en particulier ceux qui habitent dans moins de 40 mètres carrés : 75 % sont surexposés à ce risque. La lassitude du travail à domicile se fait ressentir pour 40 % des salariés. La moitié d’entre eux manquent de lien social avec les collègues, ce qui a un impact négatif sur « le sens qu’ils donnent au travail ».
Les populations les plus à risque demeurent toutefois celles des moins de 29 ans : 62 % d’entre eux sont en situation de détresse psychologique. Quatre salariés sur dix risquent même une dépression accrue. Les femmes sont les plus touchées avec 53 % d’entre elles en détresse, contre 38 % pour les hommes. Près de la moitié des managers sont concernés (48 %, contre 44 % pour les non cadres). Enfin, près du tiers des salariés craignent des suicides au travail…