La dette extérieure des pays pauvres a atteint des sommets en 2023

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La dette extérieure des pays pauvres a atteint des sommets en 2023 | journaldeleconomie.fr

Les pays en développement ont consacré 1.400 milliards de dollars au remboursement de leur dette extérieure en 2023, un montant historique. La Banque mondiale alerte sur un « système de financement dysfonctionnel » qui étouffe les économies les plus vulnérables.

Des coûts d’emprunt records

L’année 2023 restera gravée comme une période noire pour les pays en développement, étranglés par le poids de leur dette extérieure. Selon un rapport publié par la Banque mondiale, ces nations ont déboursé un montant sans précédent de 1.400 milliards de dollars pour le service de leur dette, dont 406 milliards uniquement pour les intérêts. Les taux élevés imposés par les créanciers ont joué un rôle déterminant, atteignant 6 % pour les prêteurs privés, un pic depuis 15 ans.

Les pays les plus pauvres, bénéficiaires des prêts à taux réduit de l’Association internationale de développement (IDA), n’ont pas été épargnés. Ils ont dû payer 96,2 milliards de dollars, dont près de 35 milliards uniquement en intérêts. La Banque mondiale souligne que ces taux excessifs freinent le développement économique de ces nations déjà vulnérables.

Face à l’inaction des créanciers privés, les institutions multilatérales comme la Banque mondiale ont été forcées de jouer le rôle de prêteur en dernier recours, injectant 51 milliards de dollars de plus que ce qu’elles ont reçu en remboursements. Pourtant, ce soutien ne suffit pas à compenser les effets d’un « système de financement dysfonctionnel », selon Indermit Gill, chef économiste de la Banque mondiale.

Une « bouée de sauvetage » bancale

La crise trouve ses origines dans la pandémie de Covid-19, qui a fait chuter les recettes fiscales des pays en développement tout en gonflant leurs déficits. Entre 2020 et 2023, leur dette extérieure a bondi de 18 %, atteignant 1.100 milliards de dollars.

Le problème est aggravé par un déséquilibre : « L’argent sort des économies pauvres alors qu’il devrait y entrer », s’inquiète Gill. Les créanciers privés ont retiré 13 milliards de dollars de plus qu’ils n’ont prêté, créant un cercle vicieux où les économies vulnérables peinent à se relever.

Ce contexte critique appelle à une révision urgente du système de financement global. Alors que la conférence des donateurs de l’IDA s’est ouvert à Séoul le 5 décembre, les attentes sont élevées. Les dirigeants des économies avancées et les créanciers privés sont appelés à réévaluer leurs politiques pour permettre aux pays en développement de se concentrer sur leur croissance plutôt que sur le remboursement d’une dette écrasante.

Sans une refonte, les perspectives de ces nations resteront sombres, entravées par des obligations financières qui détournent des ressources vitales pour leur avenir.

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