Au mépris des conventions
Depuis le début du mois de juillet, seuls les champagnes produits en Russie pourront se prévaloir de l’appellation « champagne », selon une loi promulguée par Vladimir Poutine. La Russie produit depuis toujours des vins pétillants baptisés « champagnes russes », un nom d’usage désormais protégé par la loi, au grand dam des producteurs français qui n’ont jamais manqué une occasion pour dénoncer la Russie qui s’est appropriée l’appellation.
Suite à la promulgation de la loi, Moët Hennessy a tout simplement décidé de suspendre ses exportations vers la Russie… Avant de les reprendre quelques jours plus tard, sous l’appellation, moins prestigieuse, de « vin pétillant ». Le groupe a finalement accepté les nouvelles règles du jeu, s’appuyant sans doute sur la notoriété de sa marque pour conserver ses fidèles.
Un petit marché
Le champagne est de toutes manières un petit marché en Russie. L’an dernier, il représentait en effet 13% des vins pétillants importés. Moët Hennessy se contentait de 2% de ce marché. Malgré ce poids relatif, le viticulteur n’a pas voulu se priver des ventes réalisées en Russie, qui s’isole un peu plus avec cette nouvelle loi qui confirme la volonté du pays de ne pas jouer à la même table que le commerce international.
Dans un dossier similaire, l’Arménie a accepté d’abandonner l’appellation « cognac d’Arménie » suite à l’accord de partenariat avec l’Union européenne. Les exportations de ce spiritueux vers l’UE vont donc cesser, tandis que ce cognac va être rebaptisé « brandy ». Les exportations vers les pays de l’ex-URSS permettront tout de même à cet alcool de conserver le terme « cognac ».
Ca s’appelle tout simplement de la capitulation, de renonciation à son nom et de déni de l’existence d’une province française qui s’appelle Champagne. Quelle compromission!