La taxe européenne sur les transactions financières a du plomb dans l’aile

La taxe européenne sur les transactions financières avait fière allure sur le papier, lorsque la France et l’Allemagne avançaient ensemble sur ce dossier. Malheureusement, elle risque bien de se limiter à pas grand chose.

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Et c’est la France qui bloque. Durant la réunion des ministres des Finances de la zone européenne qui va se tenir ce mardi 9 décembre, Michel Sapin devra expliquer pourquoi la France ne veut plus désormais que taxer les CDS (contrats d’assurance contre le risque de défaut de paiement), alors que l’ambition initiale était de taxer les transactions d’actions et d’obligations à 0,1%, et les produits dérivés de 0,01%.

Sous les coups de boutoir de la Grande-Bretagne qui a mordicus refusé le principe de la taxe, City oblige, le projet a dû en rabattre sur ses ambitions et ne s’appliquer qu’à 11 pays européen. Les discussions et négociations entre pays ont ensuite ramené le produit attendu de la taxe de 34 milliards à 4 petits milliards. Et si la proposition de la France était entérinée, alors cela ne rapportera plus à Paris que 700 millions d’euros. Le risque de créer une usine à gaz pour pas grand chose est très présent.

Les CDS ne représentent en effet que 3% du volume des produits dérivés dans le monde. L’Allemagne et l’Autriche, les principaux partisans d’une plus large taxation, vont devoir batailler contre la France, qui a plié sous le poids des lobbys bancaires : BNP Paribas et la Société Générale sont en effet très présents sur les marchés des dérivés.

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