Le gouvernement Lecornu II va-t-il survivre à la censure ?

Annoncé le 12 octobre 2025, le gouvernement Lecornu II compte trente-quatre membres, marquant un équilibre entre figures expérimentées, personnalités issues de la société civile et anciens élus de la droite. À peine nommé, l’exécutif fait déjà face à plusieurs motions de censure, déposées par les oppositions du Rassemblement national et de La France insoumise.

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Le 12 octobre 2025, la présidence de la République a dévoilé la composition du nouveau gouvernement conduit par Sébastien Lecornu. Cette équipe, la deuxième depuis sa nomination à Matignon, doit affronter une situation parlementaire instable.

Gouvernement Lecornu II : une composition équilibrée entre techniciens, élus et personnalités civiles

Selon la publication officielle du 12 octobre 2025, le gouvernement Lecornu II se compose de 34 ministres, dont 19 ministres de plein exercice et 15 ministres délégués. Cette répartition vise à concilier expérience politique et compétences techniques.

Les ministres principaux

  • Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer.
  • Catherine Vautrin, ministre des Armées et des Anciens combattants.
  • Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail et des Solidarités.
  • Monique Barbut, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat.
  • Gérald Darmanin, garde des Sceaux, ministre de la Justice.
  • Roland Lescure, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique.
  • Serge Papin, ministre des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Pouvoir d’achat.
  • Annie Genevard, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
  • Édouard Geffray, ministre de l’Éducation nationale.
  • Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
  • Rachida Dati, ministre de la Culture.
  • Stéphanie Rist, ministre de la Santé et des Solidarités.
  • Françoise Gatel, ministre de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire.
  • Amélie de Montchalin, ministre de l’Action et des Comptes publics.
  • Philippe Baptiste, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace.
  • Marina Ferrari, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative.
  • Philippe Tabarot, ministre des Transports.
  • Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement.
  • Naïma Moutchou, ministre chargée des Outre-mer.

Les ministres délégués

Auprès du Premier ministre :

  • Laurent Panifous (Relations avec le Parlement)
  • Maud Bregeon (Porte-parole du gouvernement)
  • Aurore Bergé (Égalité entre les femmes et les hommes)

Autres ministères :

  • Marie-Pierre Vedrenne (Intérieur)
  • Alice Rufo (Armées)
  • Catherine Chabaud (Mer et Pêche)
  • Mathieu Lefèvre (Transition écologique)
  • Sébastien Martin (Industrie)
  • Anne Le Hénanff (Numérique et Innovation)
  • Benjamin Haddad (Europe)
  • Nicolas Forissier (Commerce extérieur et Attractivité)
  • Eléonore Caroit (Francophonie et Partenariats internationaux)
  • Charlotte Parmentier-Lecocq (Autonomie et Handicap)
  • Michel Fournier (Ruralité)
  • David Amiel (Fonction publique et Réforme de l’État)

La liste, confirmée par Info.gouv.fr, illustre une volonté d’équilibre entre profils politiques et personnalités issues du privé. Parmi les entrants, figurent notamment Jean-Pierre Farandou, ancien PDG de la SNCF, et Monique Barbut, ex-présidente du Fonds mondial pour la nature (WWF France).

Selon BFM TV, Sébastien Lecornu a dû « composer un gouvernement sans LR ni l’UDI », les négociations avec ces formations n’ayant pas abouti. Le Premier ministre a néanmoins choisi plusieurs personnalités venues de la droite modérée, désormais considérées comme indépendantes après avoir été exclues du parti Les Républicains.

Mouvements d’opposition : les motions de censure se multiplient

L’annonce du gouvernement a suscité une réaction immédiate des principales oppositions. Le Rassemblement national et La France insoumise ont chacun déclaré qu’ils déposeraient une motion de censure dès le lundi 14 octobre 2025.

Marine Le Pen a publié sur X : « Le président de la République doit annoncer au plus vite la dissolution de l’Assemblée nationale pour permettre au peuple français de s’exprimer », rapporte Le Monde.

De son côté, Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a annoncé une motion similaire, déclarant : « Les derniers restes de la macronie et des mercenaires en rupture avec leur parti sont donc montés ce soir sur le radeau de la Méduse. Les insoumis n’ont qu’une parole : nous déposons donc immédiatement une motion de censure pour en finir avec la macronie ».

Ces démarches distinctes pourraient donner lieu à des débats rapprochés à l’Assemblée nationale dès le début de la semaine, les motions devant être examinées dans les 48 heures suivant leur dépôt. Selon Le Monde, une convergence des votes n’est pas exclue entre certains groupes d’opposition, mais aucun accord formel n’a été conclu à ce stade.

La situation parlementaire reste donc incertaine. Le gouvernement ne dispose d’aucune majorité stable et doit faire face à un double front : une droite qui se distance et une gauche unie sur la question de la censure. Le risque d’un vote défavorable pourrait survenir avant même la présentation du projet de loi de finances.

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