Suspension de l’activité en Russie
Hermès a annoncé vendredi dernier la fermeture temporaire de ses trois boutiques russes. Une mesure suivie peu après par les autres grands noms du luxe français comme Kering, Chanel ou encore LVMH. D’autres marques, ailleurs dans le monde, ont également suspendu leurs activités, à l’image de Burberry qui a cessé ses livraisons dans le pays. LVMH possède 124 boutiques en Russie, contre 17 magasins en propre pour Chanel et deux pour Kering. L’impact immédiat devrait être assez limité : la Russie ne pèse qu’entre 1 à 2 % du chiffre d’affaires des groupes français.
Il faut néanmoins prendre en compte les achats des Russes à l’étranger. Or, ces derniers sont désormais à peu près coupés du monde. Il faut aussi prendre en compte qu’une bonne partie des revenus de l’industrie du luxe provient des marchés émergents comme la Chine, l’Inde et dans une moindre mesure la Russie. Difficile dans ces conditions de mettre en place des mesures fortes contre le pays, ce qui pourrait avoir un effet boule de neige.
Une industrie résiliente
Dans l’industrie de l’habillement, les grandes enseignes aussi ont fermé leurs portes en Russie comme le groupe suédois H&M et l’espagnol Inditex, à la tête du géant Zara qui détient plus de 500 magasins en Russie. Ces entreprises ont également annoncé le versement de dons à plusieurs ONG et associations œuvrant au soutien des réfugiés ukrainiens.
Contrairement à bien d’autres secteurs, celui du luxe a beaucoup moins souffert durant la crise sanitaire. Au contraire, beaucoup d’entre eux ont affermi leurs positions : LVMH a ainsi enregistré un bénéfice net record de 12 milliards d’euros l’an dernier, contre 7,8 milliards en 2019. Une croissance à deux chiffres, a confirmé le PDG de Dior, Pietro Beccari.