Les pays européens s’apprêtent à accélérer leurs dépenses militaires. Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a appelé les États membres à porter leurs budgets de défense à 3% du produit intérieur brut, contre 2% actuellement fixés par l’OTAN.
Une nouvelle stratégie face aux tensions géopolitiques
Cette orientation pourrait être facilitée par l’activation d’une « clause d’exception » permettant d’exclure ces dépenses des règles de déficit budgétaire de l’Union.
Cette annonce intervient alors que les tensions en Europe de l’Est persistent et que l’administration américaine envisage d’exclure les Européens des futures négociations sur l’Ukraine. Plusieurs experts estiment que cette marginalisation pourrait accentuer la volonté des États européens de renforcer leur autonomie stratégique.
L’Allemagne, qui a longtemps hésité à accroître ses dépenses militaires, semble prête à faire un pas décisif. Le chancelier Olaf Scholz a affirmé que le prochain gouvernement allemand pourrait mettre en place de nouvelles exceptions au « frein à l’endettement » pour financer les efforts de défense. Introduite en 2009, cette règle limite strictement le déficit public, mais elle peut être suspendue en cas d’urgence.
Cette flexibilité budgétaire pourrait accélérer l’adoption d’un nouvel objectif de dépenses militaires par l’OTAN. Selon les projections de la banque Stifel, un relèvement du seuil à 2,5% ou 3% du PIB représenterait entre 85 et 176 milliards de dollars de dépenses supplémentaires par an en Europe.
Une Europe en quête d’autonomie stratégique
Cette tendance s’observe déjà dans plusieurs pays européens. En 2024, 23 des 31 membres de l’OTAN (hors États-Unis) atteindront l’objectif actuel des 2%, contre seulement 7 en 2022 et 3 en 2014. Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, accompagné d’une possible réduction du soutien américain à la sécurité européenne, pourrait encore renforcer cette dynamique.
La volonté des États-Unis de négocier seuls l’avenir de l’Ukraine a fait réagir les dirigeants européens. Keith Kellogg, émissaire spécial américain, a indiqué que l’Europe n’aurait pas de place directe à la table des discussions. Cette déclaration a suscité de vives inquiétudes sur l’avenir du système de sécurité européen.
Face à cette situation, Emmanuel Macron a réuni un groupe restreint de dirigeants pour discuter d’une réponse commune. « Les règles du jeu changent et l’Union européenne se rend compte qu’elle peut de moins en moins compter sur les États-Unis pour protéger ses frontières », a déclaré Aneeka Gupta, analyste chez Wisdomtree UK Ltd.
Les marchés financiers, attentifs à ces signaux, ont réagi positivement. Les valeurs du secteur de la défense sont en forte hausse, avec des entreprises comme Thales, Dassault Aviation ou Rheinmetall en nette progression. Cette dynamique traduit l’anticipation d’une hausse durable des investissements militaires en Europe.
Super. Nos « élites » sous douées et super diplômées viennent juste de comprendre que le monde des Bisounours n’existe pas !
Vu leur niveau d’analyse et de compréhension ils vont sûrement acheter du matériel américain!