Les Français détestent les riches, mais veulent tous le devenir

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Les Français détestent les riches, mais veulent tous le devenir | journaldeleconomie.fr

C’est l’un des paradoxes les plus savoureux de la société française : tout le monde rêve de gagner au Loto, mais tout le monde déteste celui qui l’a déjà fait. On s’indigne des “riches”, on critique “les privilégiés”, on conspue les “gros salaires”… mais on passe des heures à rêver d’y accéder. Dans les dîners, la richesse est indécente. Sur Instagram, elle fascine. Dans les sondages, on veut la taxer. Dans les fantasmes, on la convoite. C’est tout l’art français de vouloir le beurre, l’argent du beurre, et la morale en prime. Ce rapport schizophrène à la réussite s’enracine dans l’histoire. Depuis 1789, le riche est l’héritier d’un soupçon : celui d’avoir volé sa fortune. Là où l’Américain admire celui qui a réussi, le Français s’interroge : “Mais comment a-t-il fait ?” — sous-entendu, “quelle entourloupe ?”. Notre imaginaire collectif adore les gagnants… à condition qu’ils restent modestes. Qu’un entrepreneur montre un peu trop son succès, et la suspicion renaît aussitôt. La réussite doit être invisible, presque honteuse. C’est d’ailleurs le paradoxe du capitalisme français : un pays qui produit de grands entrepreneurs, mais qui les cache. Bernard Arnault, Xavier Niel, Françoise Bettencourt sont connus, mais rarement célébrés. Le “riche” n’est jamais un modèle social. Il est toléré, à condition de ne pas trop en profiter, et surtout de se souvenir d’où il vient. Un milliardaire américain finance une université : on le félicite. Un milliardaire français investit dans un journal : on s’en méfie. Cette ambivalence nourrit une économie de la jalousie. On préfère redistribuer plutôt qu’encourager. On préfère punir le succès que l’imiter. C’est une passion triste, mais terriblement française : vouloir l’égalité dans le résultat plutôt que dans les chances. La réussite, dans ce contexte, devient suspecte. Elle doit s’excuser d’exister. Elle doit promettre de “partager”. Et pourtant, derrière ce rejet affiché, l’envie reste brûlante. Les émissions de télé-réalité, les influenceurs, les coachs en “liberté financière” ou les loteries montrent une autre vérité : les Français rêvent massivement de devenir riches. Pas pour le pouvoir, ni pour l’influence — simplement pour être tranquilles. Ce n’est pas la richesse qu’ils haïssent : c’est l’idée que d’autres y soient déjà arrivés.

Au fond, la France n’a pas de problème avec l’argent. Elle a un problème avec la réussite des autres.

1 réflexion au sujet de « Les Français détestent les riches, mais veulent tous le devenir »

  1. Cet article est un concentré de clichés et de raccourcis idéologiques qui frôle le ridicule. Il prétend analyser un « paradoxe français » mais ne fait que caricaturer une réalité sociale complexe, en opposant fantasme de richesse et jalousie populaire, comme si les Français étaient simplement incohérents ou ingrats.
    Ce que l’auteur oublie ou choisit d’ignorer c’est que la critique de la richesse en France ne vise pas la réussite en soi, mais la concentration du pouvoir économique entre les mains d’une minorité, autrement dit une ploutocratie. Ce n’est pas le fait de réussir qui dérange, c’est le fait que cette réussite repose souvent sur des mécanismes d’exclusion, de rente, ou de reproduction sociale.
    Comparer la France aux États-Unis en matière de rapport à la richesse est tout aussi simpliste. Là-bas, l’admiration pour les milliardaires coexiste avec une pauvreté massive et une précarité systémique. Est-ce vraiment un modèle à envier ? La méfiance française envers les ultra-riches est peut-être moins une « passion triste » qu’une lucidité politique.
    Enfin, présenter les Français comme schizophrènes parce qu’ils rêvent de confort tout en dénonçant les inégalités, c’est nier leur capacité à faire la différence entre aspiration individuelle et critique collective. On peut vouloir une vie meilleure sans cautionner un système injuste.
    En somme, cet article ne fait que renforcer les stéréotypes d’une élite qui ne comprend pas, ou ne veut pas comprendre, les ressorts de la contestation sociale. Il serait temps de sortir de cette vision manichéenne et de reconnaître que la critique de la richesse n’est pas une haine du succès, mais une exigence de justice.

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