Des céréales en baisse malgré les risques géopolitiques
La tonne de blé tendre s’échangeait à moins de 230 euros sur Euronext, tandis que le maïs était autour de 225 euros la tonne : les céréales sur le marché mondial sont en baisse constante, malgré les risques géopolitiques liés à la guerre en Ukraine. La chute des prix du pétrole, une nouvelle faillite bancaire aux États-Unis et les craintes de ralentissement de la croissance sont les principaux facteurs qui accentuent cette spirale baissière.
La tendance à la baisse est également observée aux États-Unis, où le prix du contrat à terme de référence sur le blé d’hiver est tombé à son plus bas niveau depuis fin mars 2021. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse des prix. Les stocks de blé se tendent, mais la Russie continue de vendre à des prix cassés. L’Égypte, par exemple, a acheté 655 000 tonnes de blé principalement à la Russie à des prix inférieurs à 260 dollars la tonne. Les blés américains ne sont pas compétitifs à ces niveaux de prix, et le maïs pourrait avoir atteint un plus bas en raison de la concurrence du grain jaune brésilien.
Impacts sur les agriculteurs et les marchés
Cette baisse générale des cours est une bonne nouvelle pour les pays importateurs, notamment au Maghreb, où une nouvelle vague de sécheresse va réduire les rendements des récoltes attendues dans quelques semaines. Cependant, le marché ne tient pas compte des éléments d’incertitude sur les exportations d’Ukraine via le corridor maritime ou les voies terrestres européennes.
Cette baisse des prix affecte les agriculteurs dont les coûts de production dépassent les revenus. Les céréaliers français, par exemple, ont vu le prix des engrais tripler en 2022, portant leur coût de production du blé à 250 euros la tonne, alors qu’ils ne retirent que 205 euros par tonne actuellement.