L’Union européenne durcit le ton face aux colis bon marché en provenance de Chine

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L’Union européenne durcit le ton face aux colis bon marché en provenance de Chine | journaldeleconomie.fr

Bruxelles veut imposer plus de contrôles et de frais aux plateformes comme AliExpress, Shein et Temu, alors que le nombre de colis à bas prix explose.

Une surveillance renforcée des importations en ligne

La Commission européenne a dévoilé un nouveau plan d’action pour le commerce électronique, destiné à mieux encadrer l’afflux massif de colis à bas prix en provenance de Chine. L’objectif : renforcer la coordination entre les douanes et les autorités de surveillance des marchés, imposer davantage de contrôles et lutter contre la prolifération de produits défectueux ou contrefaits.

Parmi les mesures annoncées, Bruxelles envisage la mise en place d’une nouvelle « redevance de traitement non discriminatoire » afin de mieux contrôler ces importations. Si le montant de cette taxe reste à déterminer, l’idée est d’aider les douanes à faire face à l’énorme volume de colis arrivant sur le marché européen.

Les plateformes de commerce en ligne comme AliExpress, Shein et Temu pourraient être particulièrement affectées. Ces sites, populaires pour leurs vêtements et gadgets à prix très bas, profitent d’un régime fiscal avantageux en Europe, qui exonère de droits de douane les colis d’une valeur inférieure à 22 euros.

En 2023, l’Union européenne a recensé l’arrivée de 4,6 milliards de petits colis directs aux consommateurs, soit deux fois plus qu’en 2022. La quasi-totalité (91 %) provient de Chine. Ce flux massif pose de nombreux problèmes, selon Henna Virkkunen, commissaire européenne en charge du numérique : « La montée en puissance du commerce électronique entraîne de nombreux risques. Nous devons garantir un secteur compétitif qui protège les consommateurs, tout en respectant l’environnement. »

Un dossier qui dépasse l’Europe

Pour aller plus loin, la Commission exhorte le Parlement européen et les États membres à accélérer les négociations sur une réforme douanière en discussion depuis 2023. Cette réforme prévoit notamment la suppression de l’exonération de TVA pour les colis inférieurs à 150 euros, un avantage jugé responsable de l’explosion des importations bon marché. Son abandon pourrait rapporter un milliard d’euros supplémentaires chaque année aux douanes européennes.

Shein, de son côté, est désormais dans le viseur des autorités européennes de protection des consommateurs. Une enquête coordonnée a été ouverte pour examiner d’éventuelles infractions aux règles de l’UE. L’entreprise chinoise a réagi en assurant vouloir renforcer la confiance des consommateurs européens : « Nous examinerons comment Shein peut contribuer à améliorer notre industrie et l’expérience d’achat en ligne », a déclaré un porte-parole.

Temu, un autre géant du commerce en ligne basé en Chine, fait déjà l’objet d’une enquête pour vente de produits illégaux et pratiques addictives.

Les États-Unis, eux aussi, prennent des mesures contre le flot de produits chinois à bas prix. Donald Trump a récemment signé un décret mettant fin à l’exonération de droits de douane pour les colis de moins de 800 dollars, et le service postal américain a annoncé la suspension temporaire des colis en provenance de Chine et de Hong Kong.

L’Europe, en s’attaquant au modèle économique des plateformes chinoises, espère freiner une concurrence jugée déloyale et protéger les entreprises locales. Mais la mise en place de ces nouvelles règles pourrait entraîner des tensions commerciales avec Pékin et redessiner le paysage du commerce en ligne sur le Vieux Continent.

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