30.000 employés russes
La pression monte sur Auchan. La semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé à l’enseigne de partir de Russie, alors qu’il intervenait devant l’Assemblée nationale. Une exigence répétée par Dmytro Kuleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, qui a appelé au boycott du distributeur. Auchan exploite en Russie un réseau de 232 points de vente employant 30.000 personnes. Une activité qui représente 10% de ses ventes mondiales, et que l’entreprise ne veut pas lâcher. nnYves Claude, le patron d’Auchan Retail International et d’Auchan France, a défendu les choix du groupe en Russie. Dans une interview au Journal du Dimanche, il explique que « partir serait imaginable sur le plan économique mais pas du point de vue humain ». Il ne veut pas priver les salariés russes d’Auchan, dont 40% sont actionnaires, de leur emploi. Le distributeur a un positionnement de discounter, « et nous pensons contribuer en période de forte inflation à protéger le pouvoir d’achat des habitants ».
Pouvoir d’achat en berne
Les sanctions occidentales ont propulsé l’inflation en Russie, tandis que le rouble a chuté, faisant fortement baisser le pouvoir d’achat. « Il est facile de nous critiquer, mais nous on est là, on fait face et on agit pour la population civile », défend Yves Claude. Par ailleurs, un retrait de l’entreprise profiterait aux capitaux russes, soutient-il.
De fait, la décision de partir de Russie serait même « contre-productive », non seulement pour les salariés et les clients, mais aussi pour la structure du groupe. Le PDG l’assure : « Je me pose des questions tous les jours, car la décision n’est pas simple à prendre, mais je suis convaincu que c’est la bonne ».