L’État poursuit ses aides pour le secteur automobile mais avec des conditions
Quelles solutions pour la filière automobile française ? C’est la question que se pose la Plateforme automobile (PFA), l’organisation des industriels du secteur, réunie à la Cité des sciences en début de semaine. L’industrie subit des forces contraires, entre rebond de l’activité et de la demande, pénurie de semi-conducteurs et transition vers l’électrique. Le gouvernement est prêt à soutenir les entreprises, mais il y a des contreparties.
Selon la PFA, les investissements à réaliser en France pour relocaliser une partie de la production dans les cinq ans sont estimés à 17 milliards d’euros. Il faudrait que les pouvoirs publics en prennent 30% à sa charge, selon la filière. Le gouvernement a déjà mis la main à la poche en mai 2020, avec un plan de relance de 8 milliards d’euros, et il y aura 2 milliards supplémentaires annoncés début octobre.
Une industrie en pleine transformation
Mais le soutien public peut aller encore plus loin. Bruno Le Maire appelle le secteur à « relocaliser les chaînes de valeur des produits en France : là où il y a une forte valeur ajoutée, il doit y avoir des emplois maintenus en France ». En échange, le gouvernement est prêt à travailler « dans la voie des baisses d’impôts, de la simplification, et du soutien aux investissements ». D’ici 2030, la filière française devra atteindre 2 millions de véhicules électriques et hybrides, veut croire Emmanuel Macron.
Mais le temps est compté pour faire de la France un « hub » du véhicule électrique, estime Luca de Meo, le patron de Renault. C’est une véritable filière à mettre en place, entre l’assemblage des batteries, le raffinage des matériaux, la construction des véhicules à proprement parler et les services de mobilité.