Des milliers de personnes privés de leurs indemnités : un bug du nouveau logiciel de la CPAM en cause

Des milliers d’assurés en Loire-Atlantique et en Vendée subissent des galères financières à cause des dysfonctionnements du logiciel Arpège.

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Des milliers de personnes privés de leurs indemnités : un bug du nouveau logiciel de la CPAM en cause
Des milliers de personnes privés de leurs indemnités : un bug du nouveau logiciel de la CPAM en cause | journaldeleconomie.fr

L’assurance maladie en France fait face à un sacré souci avec le nouveau logiciel Arpège. Destiné à remplacer le système actuel de paiement des indemnités journalières, ce programme entraîne d’importants dysfonctionnements qui touchent des milliers de personnes en Loire-Atlantique et en Vendée. Au-delà des retards dans les versements, les problèmes provoquent aussi des galères financières et des tensions psychologiques pour nombre d’assurés, qui pourraient bénéficier d’un signalement en ligne des anomalies.

Les soucis rencontrés avec Arpège

Dès son lancement, Arpège a semé la pagaille. Plus de 15 000 assurés en Loire-Atlantique et en Vendée se plaignent de problèmes de paiement de leurs indemnités journalières. On parle ici de versements non effectués, d’erreurs dans les paiements et de complications pour le traitement des mi-temps thérapeutiques, ce qui pourrait être atténué par le nouveau formulaire Cerfa.

Par ailleurs, les acomptes versés par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) n’apparaissent pas comme des indemnités journalières sur les comptes Ameli. Cela complique les déclarations fiscales et les demandes d’aides sociales. Et ce, malgré un investissement de 37 millions d’euros fait par la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) pour développer le logiciel avec Sopra Steria.

Des témoignages qui frappent

Magali Mazoué, qui habite à Ancenis en Loire-Atlantique, raconte ses galères après une opération à l’épaule en septembre 2024. Après avoir été en arrêt puis passée en mi-temps thérapeutique, elle n’a perçu qu’un maigre versement de 300 euros, et ce, malgré de nombreux appels à la CPAM entre janvier et avril. « C’est là que les emmerdes ont vraiment commencé », raconte-t-elle. Avec un crédit immobilier à rembourser, Magali et son mari se retrouvent dans une situation financière de misère chaque mois.

D’autres assurés, comme Pascale Goilot, se sentent eux aussi dans l’urgence. Elle a créé le collectif « Arpège, non merci! » qui regroupe près de 1 400 membres sur Facebook pour se faire entendre. Sandrine Gadet, de son côté, mise sur une action judiciaire pour faire bouger les choses vis-à-vis de la CNAM.

Les réactions des autorités et leurs conséquences

Face à ces problèmes, plusieurs députés, dont Pierre Henriet, ont interpellé le ministre de la Santé Yannick Neuder. Ce dernier a reconnu que « les résultats ne sont pas au rendez-vous ». En réponse aux dysfonctionnements, plus de 90 000 acomptes ont été versés à 41 600 personnes en Loire-Atlantique et 15 600 en Vendée, pour un total impressionnant de 68 millions d’euros.

Cependant, ces mesures temporaires ne viennent pas toujours compenser les difficultés financières vécues par les assurés, surtout avec la réduction du plafond des indemnités. Ajoutons que les agents des CPAM doivent faire face à des témoignages particulièrement émouvants, certains allant jusqu’à évoquer des menaces de suicide.

Et maintenant, la suite ?

Le déploiement national du logiciel Arpège est repoussé à 2026 afin de régler tous ces soucis. Les responsables espèrent profiter de ce délai pour apporter les ajustements nécessaires.

Cette affaire d’expérimentation met en lumière les défis auxquels sont confrontés l’administration et les assurés, dans un contexte de crise de liquidité. Alors que le déploiement national est repoussé, il est primordial que toutes les parties s’investissent pour améliorer ce système avant sa mise en place à l’échelle du pays en 2026.

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