L’État profite aussi des dividendes
Les trois principaux bénéficiaires de la générosité des entreprises du CAC 40 envers leurs actionnaires sont la famille Arnault (2,4 milliards d’euros), le fonds américain Blackrock (2 milliards) et… l’État, qui en tant qu’actionnaire a touché 1,32 milliard d’euros au titre de l’exercice 2021. Les familles Bettencourt, avec 890 millions, et Pinault (620 millions) ferment le top 5, selon les calculs de l’ONG Observatoire des multinationales.
La priorité a été mise sur les actionnaires, détaille le rapport. En 2021, les dividendes ont ainsi progressé de 32% par rapport à l’année précédente. Les entreprises du CAC 40 ont également fortement investi (23 milliards) pour racheter leurs actions, un processus visant à enchérir le cours des titres restants. Et donc à gratifier un peu plus les actionnaires.
Les entreprises du CAC 40 en font moins pour leurs salariés
L’ONG pointe du doigt l’extrême concentration du capitalisme française : un dixième des dividendes a en effet été versé à 16 grandes familles qui détiennent plusieurs des entreprises cotées à Paris. L’Observatoire relève également que « la contribution fiscale des groupes du CAC 40 semble croître bien moins rapidement que leurs profits et leurs dividendes ». Ce qui ne manquera pas d’intéresser les politiques cherchant à mettre en place une taxe sur les superprofits.
Par ailleurs, la rémunération moyenne d’un patron du CAC 40 a atteint l’an dernier 6,6 millions d’euros, soit une hausse de 52% d’une année sur l’autre. Le directeur général de Dassault est dans une autre sphère, avec une rémunération de 44 millions d’euros… L’ONG ajoute toutefois que « les dirigeants d’entreprises dont l’État est actionnaire figurent en bas de classement ».