L’ABE rassure sur la solidité des banques européennes
Suite à l’instabilité financière causée par les faillites de banques américaines et le rachat en urgence de Credit Suisse par UBS en mars dernier, l’ABE a procédé à un test de résistance sur 70 établissements bancaires européens, représentant environ 75% des actifs bancaires de l’UE. Le scénario de ce test comprenait une grave dégradation de la situation géopolitique et une augmentation des prix des matières premières qui pourraient entraîner une baisse du PIB européen de 6% en trois ans, ainsi que divers autres défis économiques. Malgré ces conditions de crise, le régulateur européen a affirmé que les banques resteraient suffisamment capitalisées pour soutenir l’économie.
L’exercice a révélé que le ratio de fonds propres « durs », indicateur clé de solidité financière, tomberait de 15,2% à 10,4% pour l’ensemble du secteur bancaire européen suite à un tel choc. Ce niveau est globalement considéré acceptable par les superviseurs. De plus, l’ABE a observé une amélioration de la qualité des crédits des banques ainsi que des bénéfices plus importants par rapport au test de 2021.
Les banques françaises à la traîne, mais toujours résilientes
Cependant, le ratio de fonds propres durs des banques françaises, allemandes, néerlandaises et espagnoles est tombé en dessous de 10%. Les banques françaises ont enregistré le ratio le plus bas, à 9,15%, en grande partie à cause de la Banque Postale, qui a terminé l’exercice avec un ratio de seulement 0,05%. Malgré cela, la Fédération bancaire française (FBF) a déclaré que ces résultats démontraient que les banques françaises étaient suffisamment capitalisées pour continuer à soutenir l’économie, même dans des conditions particulièrement dégradées.
Parallèlement, la Banque centrale européenne (BCE) a également effectué ce test de résistance sur un échantillon plus large et en a tiré des conclusions similaires sur la solidité du système bancaire européen. Cependant, neuf établissements sont tombés en dessous du minimum de fonds propres exigé par la BCE. Même si les banques européennes ont démontré une capacité de résilience notable dans des scénarios de crise sévères, il est crucial pour des pays comme la France de prendre des mesures proactives pour renforcer la solidité de leurs institutions bancaires.