Demain, Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, YouTube, Airbnb et toutes ces entreprises, souvent américaines, pourraient subir une imposition minimale sur leurs bénéfices. Ces mastodontes de l’internet et du numérique sont passés maîtres dans l’art d’optimiser leurs revenus : en Europe, mais aussi ailleurs dans le monde, ils parviennent à réduire leur imposition à des niveaux sans commune mesure avec le volume de leurs activités. Le ministre allemand des Finances estime que ces pratiques reflètent le problème de la localisation des bénéfices vers des pays fiscalement plus avantageux.
D’où l’idée de mettre en place un mécanisme coordonné empêchant le déplacement de revenus dans les paradis fiscaux. En imposant ces entreprises à un niveau minimal partout dans le monde, le risque de dumping fiscal est réduit. Il reste toutefois à convaincre le reste du monde à adopter une telle mesure, ce qui n’a évidemment rien d’évident à moyen terme. L’Europe a déjà des difficultés à se mettre d’accord pour la taxe de 3% sur les revenus issus d’activités comme la publicité et la vente de données personnelles.
Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie, salue néanmoins l’idée du ministre allemand : « Je suis favorable à la proposition qu’a faite le ministre des Finances allemand, qui est de dire: il faut qu’il y ait un système mondial qui soit plus harmonieux », a expliqué le patron de Bercy sur France 3. Mais il indique aussi que cette disposition mondiale n’arrivera pas tout de suite. « en attendant, ce que je souhaite, c’est d’ici la fin de cette année [l’UE parvienne à se] décider sur la taxation des géants du numérique ».