Dès ce vendredi 7 février, une grève illimitée est annoncée chez Lidl France. Cinq syndicats – CFTC, CGT, CFDT, FO-FGTA et SNCDD CFE-CGC – appellent les salariés à cesser le travail pour protester contre des revalorisations salariales jugées insuffisantes et contre un projet d’extension de l’ouverture des magasins le dimanche matin.
Revendications salariales et conditions de travail sous pression
Ce mouvement social intervient après l’échec des négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires. Selon la CFDT, les hausses proposées par la direction ne suffisent pas à compenser la charge de travail croissante et l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des salariés.
Depuis plusieurs mois, le climat social chez Lidl se dégrade. En décembre dernier, le Comité social et économique central (CSEC) s’alarmait d’une surcharge de travail due à une réduction de la masse salariale. Fin janvier, FO-FGTA partageait ces inquiétudes face à la détérioration des conditions de travail.
Autre point de crispation, Lidl envisage d’ouvrir tous ses magasins le dimanche matin, contre environ la moitié actuellement. Cette mesure, présentée comme une réponse à la demande des consommateurs et un levier pour booster les ventes en 2025, est vivement contestée par les syndicats. Ces derniers craignent une remise en cause des équilibres entre vie professionnelle et personnelle des salariés.
Un modèle économique de Lidl en mutation
Depuis plusieurs années, Lidl France a amorcé un virage stratégique, délaissant le hard-discount pour une offre plus qualitative. Une transformation incarnée par son vice-président Michel Biero, qui quittera l’entreprise en mars après plus de 20 ans de service. Mais l’année 2024 a été marquée par une baisse des performances financières, avec une perte de 157 millions d’euros à fin octobre et un chiffre d’affaires passant de 16,83 milliards d’euros en 2023 à 11,2 milliards en 2024.
Pour compenser cette tendance, Lidl veut généraliser l’ouverture dominicale, s’appuyant sur le volontariat des salariés avec une rémunération majorée de 30 % à 40 %. L’enseigne estime que de nombreux étudiants – entre 6.000 et 7.000 sur les 46.000 employés – pourraient être intéressés par ces opportunités de travail dominical.
L’UNSA, premier syndicat de Lidl, prône une approche plus mesurée. Il préfère poursuivre les négociations plutôt que de se joindre à la grève, rappelant que l’ouverture du dimanche matin représente en moyenne 9.000 euros de chiffre d’affaires par magasin. L’extension de cette pratique à l’ensemble du réseau pourrait générer 6,75 millions d’euros de recettes supplémentaires chaque dimanche.
Si un accord est trouvé avec les syndicats, l’ouverture dominicale pourrait être étendue dès juin 2025. Cependant, cette mesure ne s’appliquera pas en Alsace-Moselle, où les règlements locaux interdisent l’ouverture des commerces alimentaires le dimanche, sauf pour les surfaces inférieures à 200 m² et jusqu’à 13 heures seulement.
Dans cet article sur Lidl votre journaliste confond chiffre d’affaires et recette . Le patron de Lidl semble avoir un peu confondu aussi.