Les fournisseurs réfractaires épinglés par la CRE
Le secteur de l’énergie traverse une période de turbulences, marquée par des fluctuations importantes des prix et des critiques envers certains fournisseurs pour manque de clarté. Pour répondre à cette situation, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a mis en place, le 11 juillet dernier, treize « lignes directrices ». Celles-ci ont pour objectif de restaurer la confiance des consommateurs en garantissant plus de transparence dans les offres commerciales des fournisseurs de gaz et d’électricité.
Ces directives couvrent des aspects essentiels comme l’estimation des mensualités, la comparaison des prix ou encore l’information sur la consommation réelle des foyers. Selon la CRE, elles doivent permettre aux consommateurs de mieux anticiper leur budget énergétique et d’éviter les mauvaises surprises sur leurs factures. L’initiative vise également à limiter les pratiques abusives, observées notamment lors de la crise énergétique de 2022-2023, où des hausses de prix soudaines et des modifications contractuelles unilatérales ont affecté de nombreux clients.
La quasi-totalité des fournisseurs d’énergie a souscrit à ces principes de transparence. La CRE a ainsi salué l’engagement de 24 fournisseurs nationaux et de plus de 50 fournisseurs locaux, représentant plus de 99 % des consommateurs résidentiels. Mais certains acteurs refusent de suivre le mouvement.
Vers une régulation plus stricte du marché de l’énergie
La CRE a publié une liste de huit fournisseurs qui n’ont pas respecté le délai du 30 septembre pour signifier leur engagement envers ces nouvelles pratiques. Parmi eux se trouvent Dyneff, Enercoop, Energies d’ici, GEG sources d’énergie, MyLightSystems, Papernest Energie, Sagiterre (via Switch) et Wekiwi. Ces entreprises ont été invitées à revoir leur position et à se conformer aux directives de transparence à tout moment.
Cette méthode de « name and shame », visant à nommer publiquement les réfractaires, montre la volonté de la CRE de responsabiliser les acteurs du marché. Selon une porte-parole de l’organisme, ces fournisseurs « ont clairement décidé de ne pas adhérer », malgré plusieurs relances.
Ces lignes directrices, bien que volontaires pour l’instant, pourraient bientôt être intégrées dans la loi. Emmanuelle Wargon, présidente de la CRE, a rappelé qu’un cadre législatif est nécessaire pour imposer ces mesures à l’ensemble des fournisseurs. « In fine, il faut que la loi rende cela obligatoire », a-t-elle déclaré.
La transparence dans les offres d’énergie est essentielle pour garantir la protection des consommateurs, en particulier après une période où certains ont subi des augmentations brutales et injustifiées des prix. Si la majorité des acteurs du marché se plie aux règles, le refus de certains fournisseurs soulève des interrogations sur leurs pratiques et leur volonté de respecter les droits des consommateurs.