Paris perd son titre de première place européenne
La Bourse de Paris a subi une semaine particulièrement difficile, enregistrant une baisse de 6,2%, sa plus forte depuis le début de la guerre en Ukraine en mars 2022. Cette chute a eu des répercussions significatives : la capitalisation boursière de Paris est désormais inférieure à celle de Londres. À la clôture de vendredi, les données de Bloomberg révélaient que la place parisienne cumulait 3 130 milliards de dollars de capitalisation, contre 3 180 milliards pour Londres.
Cette perte de statut n’est pas une surprise au vu des récentes performances des marchés français, plombées par l’incertitude politique depuis la dissolution de l’Assemblée nationale. Les sociétés cotées à Paris ont vu leur capitalisation fondre de 258 milliards de dollars en une semaine, effaçant les gains accumulés depuis le début de l’année. En revanche, Londres, malgré ses propres turbulences économiques, a repris sa place de leader européen.
La chute de la Bourse de Paris est en grande partie due à l’incertitude politique qui règne en France. Alors que les élections générales approchent, les investisseurs restent prudents. La banque Barclays a averti que le nouvel ordre politique en France pourrait ne pas être clair avant le second tour des élections prévu pour le 7 juillet. Cette situation crée un climat d’attente et de nervosité sur les marchés, accentué par la possibilité de protestations et de grèves si aucune coalition viable n’émerge.
L’attractivité de la bourse de Londres face à Paris
De l’autre côté de la Manche, bien que le Royaume-Uni soit lui aussi en pleine période d’incertitude avec des élections prévues le 4 juillet, la situation semble moins risquée. Les travaillistes, habitués à gouverner, affichent une nette avance dans les sondages face aux conservateurs, ce qui rassure quelque peu les marchés.
Londres a réussi à se positionner comme une place financière plus défensive en temps de crise. Le secteur pharmaceutique, avec des géants comme GSK et Astrazeneca, offre une stabilité relative. Selon les stratégistes de JPMorgan, l’attractivité de Londres réside dans ses caractéristiques défensives.
Même si Paris était en tête en termes de capitalisation boursière, elle n’a jamais égalé Londres en matière d’attractivité financière. Selon l’index Ofex (Open Financial Ecosystem Index), Londres se classe troisième parmi les places financières les plus attractives, derrière New York et Chicago, alors que Paris n’arrive qu’en cinquième position, devancée également par Tokyo.