La Chine impose une caution sur les importations de cognac européen

Alors que l’Union européenne s’apprête à imposer des taxes sur les véhicules électriques chinois, Pékin répond en ciblant les spiritueux européens, notamment le cognac, qui constitue 95 % des importations de brandy en Chine. Dès ce vendredi, les importateurs devront verser une caution, ravivant les tensions commerciales entre les deux puissances économiques.

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La Chine impose une caution sur les importations de cognac européen
La Chine impose une caution sur les importations de cognac européen - © journaldeleconomie.fr

La réponse de Pékin aux surtaxes sur les véhicules électriques chinois

Le 11 octobre marquera le début d’une nouvelle étape dans l’escalade commerciale entre la Chine et l’Union européenne. Pékin a en effet annoncé que les importateurs de brandy européen devront désormais déposer une caution lors du passage en douane. Si cette mesure n’implique pas immédiatement de surtaxes, elle reste une réponse aux récentes décisions de l’UE visant à imposer des droits de douane sur les voitures électriques chinoises. La Commission européenne a justifié ces taxes supplémentaires, qui pourraient atteindre 35 %, par le besoin de rétablir une concurrence jugée équitable pour les constructeurs automobiles européens.

Cette initiative européenne, destinée à protéger la filière automobile et ses 14 millions d’emplois, n’a pas été accueillie favorablement par Pékin. Le ministère chinois du Commerce a dénoncé des « pratiques injustes » et promis de défendre les intérêts des entreprises chinoises. Cette montée de la tension entre les deux blocs économiques a rapidement suscité des inquiétudes quant à l’éventualité d’une guerre commerciale. Si certains pays européens, tels que l’Allemagne, se sont opposés à cette décision, celle-ci a tout de même été adoptée, ouvrant la voie à des représailles chinoises.

Le secteur du cognac en première ligne des répercussions

Les premières victimes de cette riposte chinoise sont les producteurs de cognac, alcool qui représente à lui seul 95 % des importations chinoises de brandy européen. Alors que la Chine mène depuis janvier une enquête sur les pratiques commerciales liées à ces spiritueux, elle affirme avoir découvert des preuves de dumping, sans toutefois appliquer immédiatement de surtaxes.

Malgré cela, l’annonce de la mise en place d’une caution a déjà des effets notables. L’action de Rémy Cointreau, l’un des principaux producteurs français de spiritueux, a chuté de plus de 6 % à la Bourse de Paris, tandis que Pernod Ricard enregistrait une baisse de 3 %. Cette décision de Pékin inquiète profondément la filière cognac, qui voit dans cette mesure un « signal » de la probable mise en place de taxes douanières dans un futur proche. Raphaël Delpech, directeur général du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), a exprimé ses préoccupations face à cette perspective, soulignant que les grandes maisons devront désormais avancer des fonds pour ce dépôt.

Déjà sous pression en raison d’une baisse des ventes (-22 % en volume en 2023), la filière cognac, qui dépend fortement du marché chinois, risque de subir un nouveau coup dur. Ce marché représente un quart des exportations en valeur du spiritueux charentais et jusqu’à 60 % du chiffre d’affaires de certaines maisons. Le secteur, qui emploie directement 15.000 personnes en France et 70.000 indirectement, espère encore qu’un dialogue entre l’UE et la Chine pourra éviter l’application de surtaxes destructrices.

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