D’après le Times, Bruxelles devrait lancer l’enquête la semaine prochaine ou début 2014, et faire part à cette occasion de ses « inquiétudes » et « doutes » (sic). Ce que cherche Bruxelles, c’est évidemment de s’assurer que le gouvernement britannique n’a pas concocté un contrat un peu trop avantageux pour l’électricien français, qui a encore pour actionnaire de référence… l’Etat. De là à penser qu’il y ait eu un troc entre Etats dépassant le cadre de la construction d’une ou deux centrales nucléaires, il n’y a qu’un pas. nnCe que Bruxelles n’aime pas dans le deal, c’est la garantie publique de l’Etat anglais, qui permettra à EDF d’emprunter sur les marchés pour financer la construction de là, ou des centrales (la 2e centrale est seulement en « option » pour l’instant). Cette garantie a un petit air d’aide publique d’Etat déguisée. Mais ce qui tracasse vraiment la Commission, c’est surtout le prix d’achat garanti de l’électricité. Si le prix de marché de l’électricité venait à passer sous ces tarifs (qui permettent de rembourser l’investissement réalisé par EDF), ce serait à l’Etat anglais de payer la différence.
IL est bon de rappeler que dans ce montage, qui ressemble aux partenariats public/privé français (PPP), Londres ne débourse rien pour faire construire par une entreprise privée des infrastructures dont l’importance stratégique est indéniable. C’est la garantie sur le prix d’achat de l’énergie produite qui permet à l’industriel de prendre le risque d’emprunter sur les marchés, et construire. Mais il est certain que si, entre temps, une énergie plus économe que le nucléaire et plus rapide à mettre en oeuvre (il faut 10 ans pour construire et brancher au réseau une centrale atomique venait à apparaître, l’affaire serait moins bonne pour Londres. Sauf que c’est un scénario… hautement improbable.
Bruxelles, trop tatillon ? C’est ce que l’enquête démontrera aussi probablement…