Un secteur fragilisé mais résilient
Le transport aérien devra attendre entre 2023 et 2025 pour retrouver le niveau d’avant la crise sanitaire. Mais « notre industrie est extrêmement résiliente », a affirmé Christian Scherer, directeur commercial d’Airbus en amont du salon aéronautique de Dubaï. L’avionneur européen assure ainsi que la croissance annuelle s’établira à 3,9% d’ici 2040 : « Les classes moyennes, qui sont les plus susceptibles de prendre l’avion, verront leur nombre augmenter de deux milliards de personnes, soit 63% de la population mondiale ».
Et ces passagers voudront voyager dans des avions qui produisent moins de CO2. La décarbonation, c’est ce qui va soutenir le remplacement des flottes actuelles. Airbus estime que les besoins seront de 39.020 avions passagers et cargos d’ici 2040, ce qui portera la flotte mondiale à 46.720 appareils. Du côté de Boeing, on se veut plus optimiste, avec une estimation des besoins à 43.610 nouveaux avions.
La décarbonation va porter le marché
Airbus explique que le renouvellement des flottes des compagnies aériennes sera un des moteurs de la croissance, avec 15.250 remplacements prévus. Il faut dire que l’ensemble du secteur s’est engagé sur le « zéro émission nette » de CO2 à l’horizon 2050. À performances et capacités égales, les nouveaux avions consomment entre 15 à 20% moins que la précédente génération. Moins de carburant, c’est synonyme d’émissions de CO2 plus faibles et aussi d’économies en cette période de flambée des prix de l’énergie.
« Le monde attend des vols plus durables et cela sera possible à court terme grâce à l’introduction des avions les plus modernes », indique Christian Scherer. Selon Airbus, c’est sur le segment des « petits avions » que les trois quarts des besoins vont porter d’ici 2040 (soit 29.690 appareils de type A220 ou A320). Les besoins seront de 3.990 pour les gros avions (A350), et de 5.340 pour la catégorie « moyenne » (A330, A321 XLR).