Privilégiés, requins, profiteurs…
Les banquiers ont une image extrêmement négative auprès des Français, à en croire ce sondage Yougov pour MoneyVox dévoilé par BFM Business. 36% des personnes interrogées les considèrent en effet comme des privilégiés, tandis que le quart d’entre eux (26%) les perçoivent comme des « requins » ! 4 Français sur 10 ne font pas confiance aux banquiers pour être des partenaires de leurs projets. Près de 7 Français sur 10 estiment que la banque devrait être un service public gratuit. nnEt la moitié pense que les banquiers font passer leurs intérêts avant ceux de leurs clients. Une véritable animosité envers les banques se dégage de ce sondage, réalisé après le crise économique qui a frappé la France l’an dernier, en même temps que la crise sanitaire. Et elle peut s’expliquer de plusieurs manières. La première, c’est que le banquier a l’autorité pour refuser un crédit ou l’ouverture d’un compte. Des décisions qui peuvent être très mal comprises par le client.
Un rôle mal compris
Ce rôle de juge est « mal supporté » : le banquier peut en effet examiner de près les comptes des clients, leurs habitudes de dépenses, bref, s’immiscer dans leurs vies. MoneyVox rappelle que « le banquier est le seul commerçant qui a une visibilité directe sur le compte du client, et surtout, qui peut y intervenir directement sans demander son autorisation ». Le banquier est également mal perçu par le fait que l’établissement financier gagne de l’argent avec l’argent déposé par les clients.
Dans les situations de découverts, les banques peuvent ainsi prélever des frais supplémentaires, contribuant à noyer un peu plus le client. Enfin, l’image des traders qui gagnent des fortunes en jouant en Bourse colle à la peau des banquiers dont la grande majorité n’a rien à voir ce type d’activité.
J’imagine que la question de l’optimisation fiscale, sorte d’évasion fiscale légale, qui déséquilibre la société au détriment des citoyens – n’était pas évoquée dans le sondage dont vous parlez ? Elle est pourtant la source de bien des maux de notre société : les 80 à 100 Mds annuels qui s’évaporent depuis 40 ans permettraient en effet de maintenir les services publics, d’amoindrir les difficultés de bien des foyers et d’éviter d’offrir un boulevard aux partis extrêmes. Les banquiers, les multinationales, les lobbies, les politiques, même combat finalement. Mais les français n’en peuvent plus et personne ne les écoute. Dommage.