L’espoir d’une alliance entre Nissan et Honda s’est brusquement évaporé. Alors que les deux groupes automobiles japonais négociaient depuis décembre un rapprochement, la firme Nissan, en grande difficulté financière, a finalement mis fin aux discussions.
Une fusion qui capote sur fond de divergences stratégiques
Les négociations entre Nissan et Honda portaient initialement sur la création d’une holding unique avec une seule cotation en Bourse, un projet qui aurait fait naître le troisième constructeur automobile mondial dès 2026. Mais un désaccord sur le ratio d’intégration a empêché toute avancée. « Honda a approché Nissan avec une proposition visant à en faire une filiale. Nissan a décidé de mettre fin aux négociations en raison d’une forte opposition au sein de l’entreprise », a rapporté le Nikkei.
L’annonce de l’abandon de ce projet a immédiatement impacté la Bourse de Tokyo. Le titre de Nissan a plongé de 5 %, contraignant l’opérateur boursier à suspendre temporairement les échanges sur l’action en attendant une clarification. À l’inverse, Honda a enregistré une hausse de plus de 8 %, les investisseurs semblant rassurés par son indépendance préservée.
Ce revers stratégique fragilise encore davantage Nissan, qui espérait ce rapprochement pour se relancer face à des finances préoccupantes. Confronté à une dette importante et des résultats en berne, le constructeur a vu ses ventes chuter aux États-Unis et en Chine. Pour tenter de redresser la barre, il a déjà annoncé la suppression de 9.000 postes dans le monde et la réduction de ses capacités de production.
Un avenir incertain pour Nissan, Honda rassure les marchés
L’abandon de cette fusion laisse aussi planer le doute sur la stratégie des groupes japonais dans la transition vers l’électrique. Nissan et Honda avaient annoncé en mars 2024 un partenariat stratégique sur les véhicules électriques, un domaine où ils peinent à rivaliser avec les géants chinois comme BYD et l’américain Tesla. Cette hésitation leur a coûté cher, au point que la Chine a dépassé le Japon en tant que premier exportateur de voitures en 2023.
De son côté, Mitsubishi Motors, autre constructeur nippon dont Nissan est actionnaire majoritaire, avait envisagé d’intégrer cette possible entité fusionnée. Mais selon le Yomiuri, Mitsubishi pourrait finalement choisir de se concentrer sur l’Asie du Sud-Est, plutôt que de s’engager dans un rapprochement incertain avec ses homologues japonais.
Nissan est désormais confronté à une période délicate. L’échec de la fusion avec Honda le prive d’un soutien stratégique majeur et souligne sa vulnérabilité sur un marché de plus en plus compétitif. Une annonce officielle est attendue d’ici mi-février, mais la situation actuelle laisse entrevoir de nouvelles turbulences pour le constructeur.