ONG : L’influence de Bill Gates, Klaus Schwab et George Soros à la Commission européenne
À Bruxelles, les ONG agissent-elles vraiment dans l’intérêt des Européens ? Une étude de la Fondation Identité & Démocratie met en lumière l’influence de personnalités souvent éloignées des aspirations des peuples. Consultant en stratégie d’intelligence économique et spécialiste dans l’analyse du rôle trouble que jouent les ONG, Thibault Kerlirzin est l’auteur de « Greenpeace, une ONG à double-fond(s) ? » (VA Éditions).
Côté USA, Bill Gates est l’une des personnalités les plus influentes auprès de la Commission européenne, et son premier interlocuteur sur les questions de budget, de développement et de science & innovation. Sa fondation finance plusieurs ONG et think tanks, et la branche Catalyst de son initiative Breakthrough Energy est partenaire de la Commission dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe. Gates est aussi le premier bailleur de fonds – 5 milliards de dollars – de GAVI (l’Alliance des vaccins), qui pilote le dispositif COVAX, et fait représenter son entreprise de minicentrales nucléaires TerraPower par Boundary Stone Partners, un cabinet proche de la Maison-Blanche.
Côté suisse, le World Economic Forum de Klaus Schwab dispose d’entrées privilégiées auprès de la présidence de la Commission. Ursula von der Leyen, qui revendique l’implémentation du Great Reset de Davos au sein de l’UE, est un ancien membre du Conseil d’administration du WEF. Le Digital Green Certificate prévu par la Commission est d’ailleurs globalement une transposition du Common Pass développé par le Forum de Davos en collaboration avec la Fondation Rockefeller. En dépit de son caractère extracommunautaire, le World Economic Forum bénéficie par ailleurs de subventions de la Commission européenne, à hauteur de plus de 600 000 € pour son dernier exercice fiscal.
… aux acteurs faussement européens
Le rapport de Thibault Kerlirzin s’arrête également sur l’Open Society de George Soros. Si cette ONG dispose d’une branche bruxelloise (l’OSEPI), elle reste domiciliée principalement à New York et à Bruxelles. En outre, l’influence du siège américain est directe puisqu’elle finance généreusement plusieurs dizaines d’autres ONG qui mènent un lobbying soutenu auprès de la Commission européenne (Transparency International, Human Rights Watch, Reporters Sans Frontières…). Ceci, en plus de l’Université d’Europe centrale fondée par Soros et dont on retrouve des diplômés aussi bien à la Commission qu’au Parlement européen ou au Conseil de l’Union Européenne.
L’Open Society n’est pas la seule ONG faussement européenne du rapport. Transport & Environment est une structure qui pousse à la transition énergétique dans le domaine du transport (révision des normes sur le CO2, système d’échange de quotas d’émission, stratégie hydrogène dans l’aviation et le fret…). Entre 2014 et 2019, T&E s’est classée 2e des ONG ayant obtenu le plus de rendez-vous avec les fonctionnaires de la Commission européenne. Or ses bailleurs de fonds (outre la Commission elle-même) sont majoritairement extraeuropéens : États-Unis, Suisse, Norvège… Tout ceci, sans que les intérêts que représentent vraiment ces ONG ne soient jamais questionnés.
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