Pénurie d’œufs aux États-Unis : le grand SOS lancé à l’Europe

La flambée des prix des œufs aux États-Unis est inédite : +59% en février.

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Crise des œufs aux États-Unis : l'Europe appelée à la rescousse en pleine flambée des prix
Pénurie d’œufs aux États-Unis : le grand SOS lancé à l’Europe | journaldeleconomie.fr

Les États-Unis font face à une situation inédite sur le marché des œufs, avec des prix qui montent en flèche et une pénurie sévère. Pour remédier à ce manque, le pays a décidé de compter sur les producteurs européens. Cette démarche intervient alors que les tensions commerciales avec l’Europe, attisées par les politiques commerciales de Donald Trump, n’étaient déjà pas au beau fixe.

Une demande urgente pour combler la pénurie

La grande raréfaction d’œufs aux États-Unis est avant tout due à une épidémie de grippe aviaire qui a fait disparaître plus de 26 millions de poules pondeuses depuis le début de l’année (un coup dur pour l’industrie). Face à cette situation préoccupante, le gouvernement américain a lancé un appel d’urgence auprès de presque tous les pays d’Europe pour obtenir des livraisons. Le bureau du ministère américain de l’Agriculture (USDA) basé à La Haye a pris contact avec les nations européennes fin février, puis a soumis, début mars, une demande officielle pour connaître les quantités disponibles.

Parmi les pays sollicités, on retrouve :

  • le Danemark
  • les Pays-Bas
  • la Pologne
  • la Suède
  • la Norvège

Le but est simple : importer assez d’œufs pour calmer la hausse vertigineuse des prix qui pèse sur les consommateurs américains.

Des réactions diverses en Europe

Les réponses des pays européens aux appels américains ne sont pas toutes les mêmes. Les fournisseurs et groupes industriels d’Allemagne, d’Espagne, de France, des Pays-Bas, d’Italie et des pays nordiques ont été pris de court par ces demandes. Tandis que certains, comme la Finlande, ont décliné l’envoi d’œufs vers les États-Unis, d’autres producteurs européens préfèrent se concentrer sur leur marché intérieur au sein de l’Union européenne.

L’Association danoise des producteurs d’œufs a confirmé avoir bien reçu la lettre américaine, tout en précisant qu’il n’existait pas de surplus de production en Europe d’après Reuters. Jørgen Nyberg Larsen a d’ailleurs expliqué : « Les États-Unis ont sollicité pratiquement tous les pays d’Europe », ajoutant qu’après cet appel initial, ils n’avaient plus de précisions sur la suite des opérations (source Euractiv).

Défis logistiques et sanitaires

Les divergences dans les règles appliquées en Europe et aux États-Unis représentent un vrai casse-tête. Aux États-Unis, il est habituel de laver les œufs avant leur commercialisation, alors que cette pratique est rare et parfois interdite dans l’Union européenne. Pour que ces œufs puissent être exportés vers le marché américain, ils doivent subir un traitement supplémentaire.

Ces exigences d’hygiène strictes rendent donc l’importation directe d’œufs européens assez fastidieuse, rendant la résolution de la situation nettement plus complexe.

Conséquences économiques et politiques aux États-Unis

Sur le plan économique, la pénurie a entraîné une hausse des prix de 59% en février, après un record de 96% en janvier. À New York, le prix moyen d’une douzaine d’œufs se situe maintenant à 8,47 dollars, avec certains points de vente proposant des tarifs dépassant les 15 dollars (ce qui met clairement la pression sur le porte-monnaie des consommateurs). Ce phénomène alimente un mécontentement grandissant parmi les Américains et a même influencé les dernières élections.

Pourtant, Donald Trump maintient que les prix sont en baisse, allant à l’encontre de plusieurs rapports qui montrent que ces tarifs atteignent leur niveau le plus élevé depuis des décennies.

Une solution venue de l’international : le cas turc

Dans ce climat compliqué, la Turquie a décidé de jouer le jeu en proposant de fournir aux États-Unis 15 000 tonnes d’œufs, soit 420 millions sur l’année 2023. Cet accord représente un volume six fois supérieur aux importations habituelles, même si cet apport demeure insuffisant pour résoudre la pénurie actuelle (malgré l’agitation sur le marché mondial).

La situation globale met également en lumière une augmentation généralisée de la consommation d’œufs, combinée aux dégâts causés par la grippe aviaire dans plusieurs régions du monde.

Tandis que la crise continue de secouer le marché américain des œufs, elle révèle bien les défis posés par la logistique internationale tout en exacerbant les tensions économiques internes. Les solutions devront s’articuler autour d’initiatives novatrices et coordonnées pour éviter que cette situation ne se dégrade davantage.

2 réflexions au sujet de “Pénurie d’œufs aux États-Unis : le grand SOS lancé à l’Europe”

  1. Ils sont vraiment bizarres les américains. Il lavent les oeufs, et comme ca diminue les protections contre certaines maladies, ils les mettent au réfrigérateur…
    Ne lavez pas les oeufs, laisser les à l’air, ça baissera en plus un peu le coût énergétique des oeufs…

  2. Et ils pensent aussi les taxer à 25% les œufs européens ? 🤔
    Qu’ils aillent se faire cuire un œuf !

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