Carlos Ghosn règle ses comptes
Dans une interview au Parisien, l’ancien patron déchu de Renault règle ses comptes vis-à-vis du constructeur automobile. Il rappelle qu’en 2012, à l’époque où il était aux commandes, « la croissance du chiffre d’affaires était forte, nous n’avons jamais fait autant de profits, ni autant embauché ». Cinq ans plus tard, Renault était « numéro un mondial avec l’apport de Nissan et de Mitsubishi ».
« La vérité, c’est qu’un numéro 1 mondial est devenu un petit constructeur fragile », assène Carlos Ghosn. Un groupe qui n’est plus que « l’ombre de lui-même ». Ce n’est que grâce à un prêt garanti par l’État que l’entreprise survit, tacle-t-il, « avec un management qui, trois ans après, attribue toutes ses difficultés à une soi-disant course aux volumes ». La nouvelle direction, emmenée par Luca de Meo, veut repositionner le constructeur sur les marges et non plus les volumes.
Bruno Le Maire dans le collimateur
Pour Carlos Ghosn, Renault à un « problème de rentabilité fondamental », qui « remercie l’État de l’avoir aidé et qui finalement est un membre parmi trois dans une alliance qui n’a plus de substance ». Il qualifie les résultats de Renault aujourd’hui de « très médiocres » avec « beaucoup de paroles ». L’ancien dirigeant a été arrêté au Japon pour des soupçons de malversation financière en 2019. Il s’en est échappé de manière rocambolesque et s’est réfugié au Liban.
Carlos Ghosn estime aussi que le gouvernement français a une part de responsabilité dans sa chute : Bruno Le Maire aurait ordonné le contrôle fiscal et décidé de « lâcher » l’homme d’affaires. Le ministre de l’Économie a-t-il agi seul ou a-t-il reçu des ordres ? « Je n’en sais rien, mais il est au centre de tout ».