Marché automobile : la menace de la concurrence chinoise
Peu connu pour sa langue de bois, Carlos Tavares, le patron de Stellantis, a dit tout le mal qu’il pensait de la stratégie européenne en matière d’automobile électrique. « L’Europe a tout fait à l’envers en imposant à l’industrie automobile de produire des véhicules électriques si rapidement », estime-t-il dans un entretien à 20 Minutes. Il aurait fallu selon lui travailler sur la production verte d’électricité, puis sur le réseau et enfin sur les véhicules totalement électriques.
Au lieu de quoi, « les véhicules électriques sont déjà au point » : il n’a fallu que cinq ans à l’industrie pour produire des voitures 100% électriques. Mais « où est l’énergie renouvelable ? Où est l’infrastructure de recharge efficace ? », s’interroge-t-il. En se lançant si vite, l’Europe a créé un appel d’air pour les concurrents, notamment chinois, qui vont lancer des modèles à bas prix.
Des règles équitables pour tous les constructeurs
Si l’Europe ne veut pas que son industrie automobile disparaisse d’ici 2035, prédit Carlos Tavares, alors « il faut la protéger » en fixant des droits d’importation sur les voitures chinoises, « car ils ont 10 ans d’avance sur nous ». Le dirigeant ne refuse pas la compétition, mais il veut « uniquement des conditions équitables pour se battre ».
Carlos Tavares pose une autre question qui mérite d’être écoutée : « Voulons-nous mettre la liberté de mobilité entre les mains des constructeurs chinois qui vendent des véhicules électriques à des prix très bas ? ». Selon lui, les politiques doivent se positionner pour faire en sorte que les classes moyennes puissent avoir accès à ces nouveaux modes de mobilité.