Professionnels de santé: de plain-pied dans la sphère digitale

Les nouvelles technologies ont déjà bouleversé les habitudes des entreprises, qui ont recours au numérique pour améliorer leurs performances, ou tout simplement pour gagner du temps. La démographie médicale croissante, en particulier, impose aujourd’hui l’usage généralisé du numérique dans le secteur de la santé. Certains l’ont déjà compris et investissent massivement dans la santé digitale.

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La santé digitale : un secteur émergent

Le 4 octobre 2012, le programme HealthXL était inauguré à Londres, et marquait un nouveau départ pour la santé digitale. Faisant partie du Startupbootcamp Dublin, HealthXL a été créé afin de dynamiser le développement de la santé digitale, grâce à un meilleur soutien aux start-ups de ce secteur. En effet, si le numérique s’est aujourd’hui imposé dans la plupart des domaines, et que le secteur médical n’a pas échappé à l’informatisation, le monde de la santé est resté très attaché aux supports papier comparés aux autres secteurs. Les investisseurs ont quant à eux déjà compris que la santé numérique est un secteur d’avenir, et ils sont nombreux à avoir déjà investi massivement. Selon un rapport de Burrill & Co, les financements dans le secteur ont augmenté de 194 % au cours du premier trimestre 2012. En 2012, ce sont essentiellement les fonds d’investissement de grands groupes qui ont financé le secteur. Des groupes tels que Johnson&Johnson, Abbott, Boston Scientific, Philips, ou encore Cleveland Clinic, mais aussi des groupes qui n’ont rien à voir avec le secteur de la santé, tels que BMW, Shell, ou encore Google. 

La médecine est dans un tournant technologique

Si des programmes tels que HealthXL voient le jour, c’est essentiellement pour favoriser l’innovation, et la création de solutions spécifiquement dédiées à la médecine. Des solutions de gestion, de stockage de données et de suivi à distance par exemple, permettraient de réduire les coûts d’exploitation des institutions de santé, d’accroitre leurs performances, ou encore de réduire le risque d’erreur médicale. Ces erreurs, il s’en produit plus de 100.000 chaque année rien qu’aux États-Unis, et elles sont pour la plupart la conséquence d’une mauvaise lecture… d’ordonnances. L’informatisation de ces dernières permettrait de réduire les risques alors que la mise en place d’un système de commande de médicaments informatisés permettrait d’améliorer la qualité des services. Les exemples d’application sont nombreux, mais si la convergence vers une médecine plus numérique apparaît nécessaire, le changement prendra du temps.

Faire évoluer les mentalités et les habitudes

Que ce soit en matière d’équipement, de service ou de procédure, l’usage des nouvelles technologies requiert des changements d’habitudes qui ne sont pas toujours faciles à imposer. Un consultant de Deutsche Telecom, Thomas Wally, affirme par exemple avoir mis plus de deux ans pour faire accepter une plateforme de stockage d’un gigaoctet à un organisme médical. Bien que le numérique rende la tâche plus facile au personnel soignant, en limitant le temps de recherche de données par exemple, l’introduction du numérique entraine aussi des complications. Il faut utiliser des doseurs électroniques, répertorier chaque produit et leur attribuer un identifiant, il faut également scanner systématiquement des étiquettes, ce qui impose un équipement spécifique qui accroît encore les complications, etc. L’introduction de la santé digitale impose donc des modifications d’habitude, mais aussi de pratiques et de procédures, sans oublier qu’il faut apprendre de nouvelles façons de faire son travail, car l’environnement lui-même se trouve modifié. Actuellement, la médecine digitale prend forme via les dossiers électroniques des patients, les équipes virtuelles de soignants, la télémédecine ou encore par les appareils nomades servant à récolter des données sur les patients, mais ces formes d’application de la santé numériques sont encore jeunes et devront évoluer avant de se généraliser. Sur ce point, l’engagement politique sera un facteur clé.

L’avenir de la santé digitale

Aujourd’hui déjà, les inégalités d’accès au soin sont flagrantes dans de nombreux pays européens, notamment en France. Face à ce problème, les états commencent à réagir, et à soutenir le développement de la santé digitale, car cette dernière conduira, à terme, à une meilleure prise en charge des patients. En France, le déficit de la sécurité sociale est un autre motif de mobilisation de l’état, car l’introduction et le développement de solutions de type Big data, dans le monde de la santé, permettront de réduire considérablement les coûts. Les diagnostics pourront également être plus précis, et le taux de mortalité par erreur médicale se trouverait réduit. Le vieillissement de la population est un autre facteur qui pousse la France et les autres états européens à se pencher sur la question des nouvelles technologies dans l’univers médical, car le nombre de personnes dépendantes croît sans cesse, et sachant que le maintien à domicile des personnes âgées est moins coûteux pour l’état, les solutions de télésurveillance médicale pourraient bien se généraliser dans un avenir proche.

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Spécialiste des relations sociales et des NTIC en entreprise
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