Après trois ans de présence en France, Trenitalia multiplie les annonces ambitieuses pour renforcer sa position sur le marché des trains à grande vitesse, face à un concurrent de taille : la SNCF. Avec des résultats prometteurs et des projets d’expansion, l’opérateur italien vise un doublement de sa clientèle d’ici 2025.
Trois millions de voyageurs pour Trenitalia
Depuis son arrivée en France il y a trois ans, Trenitalia, avec ses emblématiques « flèches rouges », revendique près de trois millions de passagers transportés, dont une croissance impressionnante de 40 % par an sur la liaison Paris-Lyon. « Nos choix ont été validés », se réjouit Mario Caposcuitti, président France de Trenitalia, qui mise sur un renforcement de son offre pour doubler ce chiffre dans les deux prochaines années.
Parmi les nouveautés, la ligne Paris-Lyon-Milan reprendra du service le 1er avril, après plusieurs mois de suspension à cause d’un éboulement dans la vallée de Maurienne. Cette liaison stratégique, affichant un taux de remplissage de plus de 80 % avant l’incident, bénéficiera désormais de deux allers-retours quotidiens et de nouveaux arrêts à Saint-Jean-de-Maurienne et Oulx. Les billets pour cette ligne sont disponibles dès aujourd’hui.
Trenitalia investit également dans le doublement de ses capacités sur Paris-Lyon grâce à des rames accouplées, proposant jusqu’à 914 sièges par trajet. Une stratégie qui répond directement à l’offre plus étendue de la SNCF sur cette ligne.
Autre axe majeur de développement : la liaison Paris-Lyon-Marseille, considérée comme l’une des plus fréquentées de France. Dès le 15 juin, Trenitalia proposera quatre allers-retours quotidiens, avec des arrêts à Lyon-Saint-Exupéry, Avignon et Aix-en-Provence. Les trajets, d’une durée de 3h20, seront répartis tout au long de la journée pour répondre aux besoins des voyageurs. Les ventes ouvriront à la mi-mars.
Une bataille commerciale de longue haleine
Pour séduire les clients, Trenitalia mise sur une offre tarifaire « simple et flexible », associée à des services premium. Ses trains se distinguent par leur confort, avec trois classes (Standard, Business et Executive), des espaces de réunion et un service de restauration à la place. En parallèle, l’opérateur entend renforcer sa notoriété en France, en recrutant 50 employés et en lançant une campagne de parrainage offrant 10 % de réduction.
Face à cette offensive, la SNCF se prépare à riposter. « On se prépare », assure à BFMTV Alain Krakovitch, directeur TGV-Intercités, en promettant une montée en gamme avec Inoui First et le renforcement des capacités grâce aux prochains TGV M.
Malgré ces ambitions, Trenitalia reste confrontée à des défis financiers, ses investissements et le coût élevé des péages pesant lourdement sur ses résultats. La rentabilité n’est pas encore atteinte, mais l’entreprise espère redresser la barre grâce à une expansion progressive de son réseau.
