Uber joue la carte de la transparence. Au début de l’année, la cour d’appel de Paris a jugé que le lien entre un conducteur VTC et l’entreprise pouvait être considéré comme un « contrat de travail » : si cette décision est confirmée (Uber a déposé un pourvoi en cassation), alors cela pourrait ouvrir la voie à une requalification en masse. De quoi bouleverser en profondeur le modèle économique du numéro un du VTC en France, avec 28 000 conducteurs.
Uber a donné à l’AFP des chiffres inédits qui permettent de mieux savoir combien gagne un chauffeur faisant appel au service de VTC. Le chiffre d’affaires médian horaire s’élève ainsi à 24,81 euros ; une fois le versement à Uber de la commission de 25%, puis les frais de service, les cotisations sociales et la TVA, le conducteur garde dans sa poche un total net de 9,15 euros. Si le chauffeur utilise l’application Uber durant 45,3 heures par semaine (le temps de travail des non-salariés, rappelle l’entreprise), ses revenus seront de 1 617 euros par mois.
Dans le secteur du transport, le revenu médian des non-salariés s’établit à 1 430 euros mensuel ; il est moins élevé dans le transport public particulier (1 110 euros). D’après une étude Kantar TNS commandée par Uber, 89% des chauffeurs ont choisi cette société pour l’indépendance qu’elle offre, 81% pour être « son propre patron ». Le véhicule le plus utilisé est une Peugeot 508, tandis que le conducteur est âgé en moyenne de 39 ans.