OPA sur Suez
Veolia, le géant du traitement de l’eau et des déchets a mis cartes sur table. Il a l’intention d’acquérir 29,9% de Suez, et dans un deuxième temps de lancer une opération d’offre publique d’achat (OPA) pour obtenir le reste des titres de la filiale d’Engie qui en possède actuellement 32%. Le premier volet de la transaction revient à 2,9 milliards d’euros, et au terme de l’opération Veolia aura dépensé environ 10 milliards (sans compter la dette de Suez) pour mettre la main sur son concurrent. Il revient désormais à Engie d’étudier la proposition, ce qui sera fait dans les prochaines semaines. Engie a l’intention de privilégier « la solution la plus attractive pour ses actionnaires ». Et parmi les actionnaires, on trouve l’État.
Bruno Le Maire a ainsi déclaré qu’il comptait rester vigilant sur les engagements de Veolia envers l’emploi, ainsi que sur les actifs stratégiques. Il n’est pas non plus question que se crée un monopole de l’eau. « L’Etat, en qualité d’actionnaire de référence d’Engie, étudiera cette offre avec la gouvernance de l’entreprise et arrêtera sa position en fonction des intérêts patrimoniaux d’Engie, de la qualité du projet industriel, du maintien d’une pluralité d’acteurs sur les services aux collectivités locales et de la prise en compte des intérêts de toutes les parties prenantes », a expliqué le ministre de l’Économie au micro de BFM TV.
30.000 emplois en France
La question de l’emploi est centrale : Suez fait en effet travailler 90.000 personnes dans le monde, dont 30.000 en France. Antoine Frérot, le PDG du groupe, a assuré que le projet d’acquisition n’aura aucun impact négatif sur l’emploi en France. Malgré les craintes concernant la constitution d’un monopole, Veolia demeure le mieux placé pour s’emparer de Suez. Il se trouve en effet que des entreprises chinoises s’intéresseraient au dossier. Pour l’État, laisser filer la filiale d’Engie à l’étranger serait difficilement concevable au vu de l’intérêt stratégique de Suez.
Du côté d’Engie, on est sur la même longueur d’onde que le ministre de l’Économie. Avant de prendre une décision, l’entreprise va s’orienter vers la meilleure solution non seulement pour ses actionnaires donc, mais aussi « dans le respect des parties prenantes et après prise en considération de la qualité du projet industriel ».