Maintenir l’échéance de 2035 pour la voiture électrique
Dans son discours prononcé à Rüsselsheim, Olaf Scholz a vigoureusement défendu l’objectif de l’interdiction des voitures à combustion d’ici 2035. Le chancelier a dénoncé ceux qui veulent « revenir en arrière », arguant que cela mettrait en péril « notre succès futur, notre prospérité future en tant que nation industrielle ». Cette date, fixée par l’Union européenne, est désormais remise en question par plusieurs candidats aux élections européennes, notamment à droite et à l’extrême droite. En Allemagne, l’AFD se montre particulièrement critique, tandis qu’en France, le Rassemblement national et Reconquête partagent cette opposition.
Olaf Scholz a souligné que l’électromobilité est non seulement essentielle pour l’environnement, mais aussi pour maintenir la compétitivité industrielle de l’Europe. « Il est important que nous continuions dans cette voie », a-t-il affirmé, insistant sur le fait que persister dans l’ancien modèle énergétique conduirait à un retard technologique et économique. Des constructeurs comme Renault et BMW, qui ont investi massivement dans les véhicules électriques, se disent prêts pour l’échéance de 2035, malgré les défis actuels du marché.
Malgré les efforts des constructeurs, le marché européen des véhicules électriques montre des signes de ralentissement. Après une période de forte croissance, la hausse des ventes s’est récemment atténuée. Selon l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA), seulement 13% des voitures immatriculées en mars étaient électriques, un chiffre en légère hausse par rapport à février, mais en baisse par rapport à l’année précédente.
Protectionnisme : une menace pour la compétitivité européenne
L’Allemagne, en particulier, connaît des difficultés après la suppression des aides à l’achat de voitures électriques fin 2023, ce qui a entraîné une chute des ventes. Cette décision a mis en péril l’objectif du gouvernement de mettre en circulation 15 millions de véhicules électriques d’ici 2030. Scholz a reconnu ces défis mais a réaffirmé l’importance de poursuivre les investissements et les politiques de soutien à la voiture électrique.
Le chancelier allemand a également abordé la question du protectionnisme, avertissant contre les dangers d’un cloisonnement économique. « Le protectionnisme, le cloisonnement et les barrières douanières irrégulières ne font que rendre tout plus cher et nous rendre ensemble plus pauvres », a-t-il déclaré. Ces propos font écho aux débats actuels au sein de l’UE concernant le renforcement des barrières douanières pour éviter l’importation de véhicules chinois, une mesure jugée nécessaire pour protéger l’industrie automobile européenne.
Olaf Scholz a ainsi plaidé pour une approche équilibrée, alliant ouverture aux marchés mondiaux et soutien aux industries locales. Il a conclu son discours en appelant à une action collective pour maintenir le cap vers un avenir plus vert et plus prospère, soulignant que la transition vers l’électromobilité est non seulement un impératif écologique mais aussi une opportunité économique pour l’Europe.

