Le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, BlackRock, prend le contrôle des ports du canal de Panama. Cette opération financière, bien que présentée comme purement commerciale, marque un recul de l’influence chinoise sur cette route maritime vitale pour le commerce mondial. Donald Trump, fervent opposant à la présence chinoise dans cette zone stratégique, avait promis une action forte. Ce rachat semble donner raison à sa rhétorique.
Chaque année, plus de 13 000 navires transitent par cette voie, représentant entre 5 % et 6 % du commerce mondial. Deux tiers du trafic concernent les États-Unis.
Une transaction d’ampleur menée par BlackRock
Le consortium dirigé par BlackRock, accompagné de Global Infrastructure Partners et de Terminal Investment, va acquérir 90 % des ports de Cristobal et Balboa, situés respectivement aux entrées Atlantique et Pacifique du canal. Ces infrastructures étaient jusqu’alors sous le contrôle du groupe hongkongais CK Hutchison.
Montant de la transaction : 22,8 milliards de dollars.
Durée de négociations exclusives : 145 jours.
Réseau acquis : 43 ports répartis dans 23 pays, avec 199 postes d’amarrage.
Si CK Hutchison conserve ses activités portuaires en Chine, la cession de ses installations panaméennes réduit considérablement son empreinte sur l’un des axes maritimes les plus disputés du globe.
Un coup dur pour la Chine, une victoire pour Donald Trump ?
Depuis son premier mandat, Donald Trump a dénoncé l’influence chinoise au Panama. Il avait déclaré que Pékin « contrôle le canal » et annoncé que les États-Unis allaient reprendre la main. Ce rachat s’inscrit dans cette dynamique de rééquilibrage.
En février 2025, le secrétaire d’État Marco Rubio s’était rendu à Panama. Peu après, le gouvernement panaméen annonçait son retrait de l’initiative chinoise des « Routes de la Soie ».
70 % du trafic du canal est constitué de tankers transportant pétrole et gaz américains. Le contrôle de ses ports assure aux États-Unis une meilleure maîtrise de leurs exportations.
Malgré les déclarations officielles qualifiant l’opération de « purement commerciale », il est difficile d’ignorer ses implications géopolitiques. Washington, qui avait construit et administré le canal jusqu’en 1999, retrouve ainsi une influence stratégique sur ce passage clé du commerce mondial.
