Cigare et amour

Soyons précis sur les mots il ne s’agit pas d’aborder l’amour du cigare, mais bien de parler du cigare qui saurait prolonger un moment d’effusion de tendresse laissant repus et délassés ses protagonistes.

Publié le
Lecture : 2 min
Cigare et amour
Cigare et amour | journaldeleconomie.fr

Nos souvenirs cinématographiques nous ont plutôt habitués à la cigarette, fumée à même la couche, sans condescendance pour les draps qui risquent d’être troués ni pour le partenaire qui ne souhaite pas nécessairement que l’odeur persistante de la cigarette froide imprègne durablement sa chambre.

L’âge aidant on a généralement le bon goût de perdre cette habitude, mais reste cependant l’envie de trouver le moyen de poursuivre un moment agréable et donc donner du temps au temps dans une démarche hédoniste assumée.
Bien évidemment cela suppose de ne pas être au petit matin, là café et croissant seront bien suffisants.

Non il s’agit de ce temps entre chien et loup où tous les chats sont gris et où il est question de ne pas rompre une alchimie par un endormissement immédiat ponctué de ronflements sonores.

Un cigare offert apparait alors comme un moyen décalé de gérer ce temps d’après entre complicité et tendresse.
D’abord le verre. L’idée n’est pas de se donner un coup de fouet revigorant, mais de s’offrir un moment délectable et langoureux où la douceur du breuvage saura accompagner l’instant et le module. Si on n’a pas l’âme ou l’expérience du barista sachant préparer un irish coffee (café, whisky, sucre de canne et chantilly) ou un alexandra (cognac, crème de cacao, crème liquide) on se rabattra sur un Baileys irish cream qui n’est pas sans s’en rapprocher ou, comme je le fais, sur un grog amélioré (vieux rhum, lait chaud, miel d’acacia). Une sensation proche du lait chaud de l’enfance. Un plaisir après le plaisir déjà.

L’accueil du séant choisi doit permettre de s’y installer confortablement à deux, si c’est pour être de part et d’autre de la table de la salle à manger autant se faire inviter par Poutine. C’est donc le moment où l’on est heureux d’avoir conservé ce vieux fauteuil club et éventuellement le plaid qui va avec !nnEnsuite le cigare.

Il ne faut pas opter pour un petit module court et trapu, mais plutôt pour une taille intermédiaire de type Conchita de chez Partagas ou un Laguito n°3 qui seront particulièrement adaptés.

Ils offriront une petite demi-heure, il semble inutile d’aller jusqu’au bout, de respirations synchronisées, alternées par des gorgées chaudes et douces de ce que vous aurez choisi, la parole sera inutile, ce qui est parfois bien commode pour éviter de dire des sottises en croyant que tout film doit être suivi d’un débat.

Un moment rare en somme, celui où l’on peut fermer les yeux et se taire tout en regardant l’autre et communiquer tout autant, en somme ne faire qu’un. Là où la cigarette serait une tape amicale avant le départ, le cigare permet de caresser le temps et de concevoir qu’à deux on ne peut être qu’un.

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

Une réaction à partager ? Laissez votre commentaire
Le Journal de l'Economie est un quotidien d'information économique en ligne, fondé en 2013 par VA Press. VA Press est le premier éditeur d’information francophone entièrement dédié à l'univers corporate proposant un positionnement éditorial hybride entre l'information et la réflexion.
Suivez-nous sur Google NewsJournal de l'Économie. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Laisser un commentaire

Share to...