Inflation en recul, mais toujours au-dessus de l’objectif
En mai, le taux d’inflation moyen dans la zone euro a reculé à 6,1%, contre 7% en avril et un pic à 10,6% en octobre. Cependant, ce taux reste bien au-dessus de l’objectif moyen de 2% de la Banque centrale européenne (BCE). Des différences notables sont observées selon les pays : en Belgique, l’inflation a baissé à 2,7% en mai, à 2,9% en Espagne et à 6% en France (ou 5,1% selon la mesure de l’Insee).
La BCE poursuit son programme de hausse des taux directeurs, qui sont passés de -0,50% en juillet 2022 à 3,5% en mai. Christine Lagarde suggère que ces taux atteindront leur « altitude de croisière » prochainement. Selon les anticipations du marché, une nouvelle hausse d’un quart de point est prévue le 15 juin, potentiellement suivie d’une autre fin juillet. Si ces prévisions se confirment, le taux de dépôt de la BCE atteindrait 4%.
La hausse des taux directeurs continue
Malgré ce contexte, de plus en plus d’analystes s’interrogent sur la pertinence de ce durcissement monétaire constant de la BCE. Les effets de cette politique se manifestent généralement avec un décalage de 18 mois à deux ans. D’ores et déjà, on observe un resserrement du crédit, particulièrement sur les investissements, et une augmentation des coûts d’endettement des États. Le marché immobilier ressent également les effets de ces taux élevés.
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, qui a soutenu la politique de durcissement de la BCE jusqu’à présent, commence à exprimer des préoccupations. Pour lui, la question n’est plus de savoir jusqu’où les taux peuvent augmenter, mais plutôt de mesurer l’impact de la hausse déjà programmée. Cette position met en lumière le débat sur l’équilibre à trouver entre la maîtrise de l’inflation et le soutien à l’économie dans un contexte toujours incertain.