Du jamais vu pour l’Insee
À la fin du second trimestre, la dette publique de la France était en hausse de quasiment 200 milliards d’euros, pour s’établir à 2.638,3 milliards d’euros. Entre fin mars et fin juin, elle a progressé de 12,7 points, la plus forte hausse trimestrielle depuis que l’Insee enregistre cette série (1995). Le gonflement de la dette publique est dû en grande partie aux besoins de trésorerie des administrations publiques, qui augmente de 93,9 milliards d’euros. Ce qui correspond pour partie à « des besoins de financement futurs liés à la crise sanitaire ». Durant le trimestre, la contribution de l’État à la dette croît de 113,4 milliards d’euros.
Parmi les dépenses à financer qui expliquent cette hausse conséquente de la dette, l’institut relève les « dépenses d’interventions (chômage partiel notamment) », ainsi que les reports d’imposition et la contraction des recettes fiscales sous l’effet de la chute brutale de l’activité économique durant le confinement. La trésorerie de l’État a augmenté de manière inédite, à hauteur de 69,9 milliards. Les pouvoirs publics ont accru leur endettement sous la forme de dettes négociables à court et long terme : respectivement 65,4 et 45,1 milliards d’euros.
Financer les mesures de soutien
Les administrations de sécurité sociale ont également contribué fortement à la dette, à hauteur de 84,9 milliards pendant le confinement : 59 milliards pour l’Acoss, 15,4 milliards pour l’Unédic, 7,6 milliards pour la Cades. La dette négociable de court terme de ces trois organismes a progressé de 78,4 milliards. Rien de mystérieux ici : l’Acoss et l’Unédic ont supporté l’essentiel des reports et annulations de cotisations, ainsi qu’une partie du chômage partiel.
La dette publique française devrait poursuivre son envol. Le gouvernement prévoit ainsi un niveau à 117,5% du PIB en 2020, en raison des besoins de financement pour les mesures en lien avec le soutien de l’économie. La dette pourrait d’ailleurs dépasser cette hypothèse : une nouvelle estimation est attendue en novembre, au moment du dernier budget rectificatif pour l’année.