Shein attaque Temu en justice pour violation de propriété intellectuelle

L’industrie de l’ultra fast fashion est secouée par une bataille judiciaire opposant deux géants chinois : Shein et Temu. Shein accuse son rival de contrefaçon et de manipulation des vendeurs sur sa plateforme. Cette confrontation illustre les tensions croissantes dans un secteur déjà critiqué pour ses pratiques commerciales controversées.

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Shein attaque Temu en justice pour violation de propriété intellectuelle
Shein attaque Temu en justice pour violation de propriété intellectuelle - © journaldeleconomie.fr

Bataille judiciaire entre Shein et Temu

Shein, le colosse chinois de la « fast fashion », a déposé une plainte aux États-Unis contre Temu, un autre acteur majeur du commerce en ligne. Selon Shein, Temu aurait reproduit des images de ses produits protégés par le droit d’auteur et les aurait utilisées sur son site web et son application mobile pour promouvoir des articles contrefaits. La plainte, relayée par le site d’investigation 404 Media, accuse Temu d’exploiter des photos de produits presque identiques à ceux vendus par Shein, ce qui constituerait une infraction à la loi sur la propriété intellectuelle.

Dans cette plainte, Shein décrit son concurrent comme une « entreprise illégale » dont les activités seraient basées sur la contrefaçon, le vol de secrets commerciaux et la fraude. L’entreprise plaignante va plus loin en affirmant que Temu contrôle étroitement l’activité de ses vendeurs, leur imposant non seulement les produits à vendre et les prix à appliquer, mais aussi en les forçant à maintenir en ligne des articles enfreignant les droits de propriété intellectuelle.

Ce qui rend cette affaire particulièrement frappante, c’est que Shein, souvent critiqué pour ses propres pratiques en matière de plagiat, se retrouve dans le rôle de l’accusateur. En effet, le géant de la mode rapide est régulièrement accusé de s’inspirer fortement, voire de copier les créations d’autres marques telles que Dr. Martens, Ralph Lauren, Levi Strauss, Puma, Adidas, H&M, et même des artistes indépendants. Cette ironie n’a pas échappé aux observateurs, qui soulignent que les produits que Temu est accusé de copier pourraient eux-mêmes être issus de designs volés par Shein.

Les paradoxes d’un combat entre géants de la mode rapide

Cette querelle juridique s’inscrit dans un contexte plus large de tensions entre les deux entreprises. L’année dernière, Temu avait déjà porté plainte contre Shein, l’accusant d’avoir illégalement retenu plusieurs vendeurs ayant osé faire affaire avec la plateforme concurrente. Shein, de son côté, avait accusé Temu de dénigrer sa marque en employant des influenceurs pour diffuser des critiques sur les réseaux sociaux.

Cependant, cette bataille judiciaire entre Shein et Temu pourrait détourner l’attention des véritables enjeux. Les deux entreprises sont régulièrement critiquées pour leurs pratiques douteuses, notamment en ce qui concerne les conditions de travail dans leurs chaînes de production et les impacts environnementaux de leurs activités. Alors que la guerre des brevets fait rage, les questions éthiques liées à l’ultra fast fashion restent largement ignorées.

Dans ce duel entre géants du commerce en ligne, il semble que l’éthique passe au second plan, laissant place à une lutte pour le contrôle du marché. Quoi qu’il en soit, cette bataille révèle une fois de plus les pratiques souvent opaques d’une industrie en pleine expansion mais aussi en pleine controverse.

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