L’onde de choc se poursuit en Russie. La chute du rouble, qui s’accompagne d’une baisse du prix du pétrole et des sanctions économiques occidentales suite à la crise ukrainienne, devrait provoquer un recul très sensible du PIB en 2015 : le consensus des économistes s’établit à -5%.
Autant dire que le mouvement de fuite des capitaux devrait se poursuivre. La banque centrale russe a dévoilé que 151 milliards de dollars s’étaient « échappés » du pays en 2014, le quatrième trimestre de l’an dernier affichant une saignée particulièrement importante de 72,9 milliards — tout cela s’étant déroulé avant la crise du rouble. L’ensemble de l’année 2014 a signé un record en la matière, puisque le précédent datait de 2008 avec 133 milliards.
Les problèmes économiques que traversera la Russie cette année pourrait même amplifier le phénomène, même si Vladimir Poutine continue de caracoler en tête des sondages de popularité — le président russe affiche un score paradoxal de 80% d’opinion positive, alors que sa ligne politique est inchangée vis à vis des États-Unis et de l’Europe.
Malgré tout, ce n’est pas avec de la popularité que l’on mène une économie aussi importante. La banque centrale russe a ainsi dû renflouer une trentaine d’établissements financiers. Tous ceux qui ont emprunté aux dollars font face aux conséquences sévères du déraillement du rouble. La consommation de biens importés et manufacturés dans d’autres devises que le rouble est logiquement en chute.
Néanmoins, dans ce tableau très sombre, un rouble faible peut compenser les effets de la baisse du prix du baril : les entreprises russes vont en tirer profit. Cela reste une consolation bien maigre.