Les prix du gaz augmentent de nouveau, mettant les consommateurs face à une facture toujours plus lourde. Cette tendance haussière, amorcée depuis plusieurs mois, soulève des inquiétudes quant à l’avenir du marché de l’énergie en Europe.
La flambée des cours du gaz qui inquiète
Après une accalmie relative sur le marché de l’énergie en 2023, les prix du gaz connaissent une nouvelle augmentation. Sur le Title Transfer Facility (TTF), la bourse de référence en Europe, le prix du gaz a atteint 58 euros par mégawattheure (MWh) le 11 février 2025. Un niveau loin des sommets enregistrés en 2022, lorsque les tarifs avaient frôlé les 130 euros par MWh, mais qui marque une nette différence avec les prix pré-crise, situés entre 10 et 30 euros par MWh.
Cette hausse s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, les stocks de gaz dans l’Union européenne diminuent, alimentant les craintes d’une tension sur l’approvisionnement. D’autre part, les fournisseurs ajustent leurs tarifs en fonction de la moyenne mensuelle établie par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Or, pour mars 2025, ces prix repères augmentent de nouveau, ce qui risque d’affecter directement la facture des consommateurs.
Depuis la disparition des tarifs réglementés de vente (TRV) en juillet 2023, la CRE publie chaque mois des prix indicatifs pour guider les consommateurs. En mars 2025, le prix du kilowattheure (TTC) est estimé à 0,15 euro pour l’eau chaude et la cuisson, contre 0,14 euro en février. Pour les ménages chauffés au gaz, le tarif atteint 0,12 euro, en progression par rapport aux 0,11 euro de janvier. Ces hausses, amorcées dès décembre 2024, confirment la tendance haussière du marché, malgré une légère baisse observée en novembre.
Des conséquences directes sur les factures
Seul point stable : le prix de l’abonnement, fixé à 114,30 euros TTC par an pour l’usage cuisson/eau chaude et à 277,43 euros TTC par an pour le chauffage. Depuis juillet 2024, ce tarif n’a pas évolué. Cependant, le coût global du gaz pour les ménages inclut des éléments supplémentaires : les frais d’approvisionnement sur le marché de gros, ainsi que les coûts de stockage et d’acheminement.
Enfin, la localisation géographique joue un rôle crucial dans le montant final de la facture. Plus un consommateur vit près d’un port méthanier, plus le prix de l’énergie est bas. De plus, dans certaines villes comme Bordeaux ou Grenoble, où le réseau est géré par des Entreprises locales de distribution (ELD) plutôt que par GRDF, il faut se référer à des prix repères spécifiques.
Si cette augmentation reste en deçà des sommets atteints lors de la crise énergétique de 2022, elle traduit une instabilité persistante du marché, avec des conséquences tangibles pour les consommateurs. La prudence est donc de mise, d’autant que les fournisseurs ne sont pas tenus de respecter les tarifs indicatifs de la CRE, laissant planer une incertitude sur l’évolution future des factures d’énergie.