Journal de l'économie

Envoyer à un ami
Version imprimable

45 minutes 44 secondes de plaisir





Le 30 Septembre 2022, par Nicolas Lerègle

Le jazz est une musique qui s’accorde parfaitement au cigare et au breuvage pouvant accompagner celui-ci. Mais attention pas n’importe comment. De même que le musicien va peaufiner ses instruments et répéter sa partition, de même l’auditeur doit se mettre dans les meilleures dispositions de corps et d’esprit pour savourer ce moment. Au fond on ne va pas savourer la même alliance cigare/boisson pour écouter Miles, Stan, Charlie, Dexter et autres. Cela va être notre propos prétexte durant quelques chroniques.


Image Flickr
Image Flickr
N’hésitons pas à être kitsch pour savourer, est-il un autre mot, Miles Davis et son album Kind of Blue. Il faut accepter de se replonger dans une atmosphère de caves germanopratines des années 50/60. Si, dès les premiers accords, on est emporté encore doit-on être confortablement installé et accepter pendant ces 45 minutes et 44 secondes ne pas être dérangé par une intempestive alerte de SMS ou de mails ou pire encore par une vibration ou sonnerie de téléphone.

Je suis conscient que 45 minutes et 44 secondes peuvent, dans notre monde moderne et connecté privilégiant l’immédiateté, sembler une éternité, mais ce luxe éphémère en vaut la peine.

Idéalement, dans une ambiance de lumière tamisée, entre chien et loup, un bon fauteuil (club) doit pouvoir vous tendre son dossier. Une petite table basse accueillant un cendrier à portée de main et bien entendu un verre et un cigare prêts à la dégustation.

Comme Miles Davis savait être de son temps et intemporel il ne faut pas hésiter à être original. Il serait par trop commun d’opter pour un whisky, mais, au contraire, choisir de la douceur, de la longueur en bouche. Un Mas Amiel 20 ans d’âge offre pour ceux qui franchissent le pas des sensations nouvelles et étonnantes. Plus velouté qu’un porto, mais moins sucré – ça peut se discuter – qu’un PX, ce vin mérite d’être découvert et ne pas rester dans une forme de confidentialité souvent liée à l’ignorance de son existence.

Pour le cigare j’opterai pour un H.Upmann magnum 50, ce gran corona, non seulement accompagnera l’écoute d’une face A puis d’une face B, mais ses notes corsées et puissantes se marieront admirablement avec ce Mas Amiel qui ne demande que cela.

Doté de ces deux accessoires il peut être temps de laisser la musique occuper l’espace, dès les premières notes, plonger dans une ambiance légère et mélodique. L’esprit ne peut que vagabonder, on ferme un peu les yeux, la respiration s’apaise, rythmée par le souffle du trompettiste qui devient le métronome de votre décontraction. 45 minutes et 44 secondes, où comment un espace-temps peut vous replonger dans le passé et sans pour autant vous imaginer au bras de Juliette G, se rappeler qu’au son de cette musique on invitait à danser, on séduisait et on s’aimer comme le Roméo que l’on n’a jamais cessé d’être.

En somme ce moment est celui du « so what » et non du « what else ».


L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
 


Vitis & Volutes



Les entretiens du JDE

Tarek El Kahodi, président de l'ONG LIFE : "L’environnement est un sujet humanitaire quand on parle d’accès à l’eau" (2/2)

Tarek El Kahodi, président de l'ONG LIFE : "Il faut savoir prendre de la hauteur pour être réellement efficace dans des situations d’urgence" (1/2)

Jean-Marie Baron : "Le fils du Gouverneur"

Les irrégularisables

Les régularisables

Aude de Kerros : "L'Art caché enfin dévoilé"

Robert Salmon : « Voyages insolites en contrées spirituelles »

Antoine Arjakovsky : "Pour sortir de la guerre"











Rss
Twitter
Facebook