Journal de l'économie

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À tout seigneur tout honneur





Le 6 Janvier 2023, par Nicolas Lerègle

 Si le rock a son King le jazz a son Duke et ma foi cette seigneurie n’est pas à négliger. Duke Ellington ne s’est pas contenté d’être un pianiste virtuose qui a pendant près de quarante ans diffusé ses notes sur tous les continents il fut aussi un passeur et un soutien pour tous les musiciens qui ont travaillé avec lui.


Image Flickr
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Là où l’égoïsme artistique est fréquemment de mise, faisant de chaque artiste le centre de son monde, Duke Ellington a très vite compris que la force du jazz résidait dans sa capacité à combiner des complémentarités talentueuses sans se formaliser de la virtuosité instrumentale de ceux qui prenaient place sur scène à ses côtés.
 
Le Cotton Club lui doit beaucoup dans ce qui est encore aujourd’hui sa notoriété. Si l’album enregistré en 1957 « Ellington at Newport » fait indiscutablement partie des sommets de son art il faut rappeler que cela faisait près de 30 ans que le Duke écumait seul ou en big band les clubs et qu’il en serait encore ainsi pendant près de 15 ans avant son décès en 1974. On notera aussi ses collaborations avec Ella Fitzgerald, Louis Armstrong, John Coltrane excusez du peu. Mais revenons à cet album de 1956/57 enregistré à Newport qui vous donne envie d’embarquer dans le « a » train qui constitue un des sommets d’une carrière qui en compta tant, pour ensuite prendre un « tea for two » pourquoi pas en compagnie d’une « sophisticated lady ».
 
Le piano est là, comme un fil d’Ariane, guidant autant les musiciens présents que les spectateurs, il se fait discret derrière un cuivre ou une batterie, et pourtant sans lui rien ne serait pareil. Rarement un instrument ne se sera autant substitué à une direction d’orchestre.
Soyons honnête il est difficile de trouver une harmonie vitis & volutes pouvant rivaliser avec un jeu si subtil et précis. On pourrait se dire que le whisky ou le rhum sont les partenaires idéaux du jazz, voire le champagne qui devait couler à flots lors des soirées du Cotton Club, mais chez soi le smoking n’est pas nécessairement de mise et le confort doit prévaloir.
 
Pour accompagner un Duke on ne peut que sélectionner des choix tout de noblesse. Si le cognac Louis XIII pouvait s’imposer son prix autant que le parcours du combattant pour s’en procurer imposait de rechercher une alternative.
 
Bien assis dans son fauteuil, à l’heure de l’apéritif, entre chien et loup, un verre de sauternes Château Guiraud ou Yquem (pour rester entre ducs) fera parfaitement l’affaire.
 
N’en déplaise à certains le sauternes n’a pas été créé juste pour accompagner le foie gras, le déguster pour ce qu’il est, permet de découvrir une palette de saveurs qui avaient tendance à s’estomper au contact du toast, du foie gras et de la confiture de figues.
 
Que fumer avec, là aussi la quête de la royauté est de mise. El Rey del Mundo offre un demi tasse tout à fait agréable pour un tel moment, doux il ne viendra pas supplanter le sauternes, court il aura l’élégance de ne pas s’imposer au-delà de l’écoute du disque.



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Vitis & Volutes



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