Journal de l'économie

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C’est pire qu’un crime, c’est une faute





Le 21 Octobre 2020, par Nicolas Lerègle

La remarque de Boulay de la Meurthe après l’exécution du duc d’Enghien dans les fossés de Vincennes le 21 mars 1804 résonne à nos oreilles après l’assassinat du professeur Paty un soir d’octobre 2020. Par cet acte au-delà du crime, l’auteur a commis une faute qui va poursuivre longtemps ses coreligionnaires.


Image flickr
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Arrêtons de nous voiler la face l’Islam n’est pas une religion de paix. Les Philistins il y a 3000 ans et les victimes des conquistadors il y a 500 ans pourraient témoigner que le judaïsme et le christianisme non plus ne sont pas des religions de paix pour ce qu’il leur a été donné d’en connaitre. Maintenant en 2020 on pourrait s’attendre à ce que les religions, après leurs débuts parfois chaotiques, rentrent dans le rang de la civilisation et ne souhaitent plus se mêler de l’ordre social.

L’Islam n’y arrive pas, car ontologiquement cette religion est faite pour ordonnancer la vie en société, et ce dans ses moindres détails. Les islamistes qui la suivent ne peuvent s’en écarter. Quant aux musulmans ils adoptent pour l’essentiel un silence qui se veut innocent alors qu’il est coupable.  Et on aboutit à un ressenti où (presque) tous les musulmans ne sont pas des terroristes, mais (presque) tous les terroristes sont musulmans français ou non, peu importe.

On ne peut pas toujours se réfugier derrière son petit doigt en évoquant l’arbre, le terroriste loup solitaire, cachant la forêt, les six millions de musulmans constitutifs d’une majorité silencieuse présentée comme « sans histoire ». Le détail des événements qui viennent de se dérouler à Conflans-Sainte-Honorine fait voler en éclat cette présentation de la réalité par trop politiquement correcte.

On se rend compte que le criminel n’est que le dernier maillon d’une chaine qui a commencé par une gamine menteuse, un père virulent, un activiste excité, un environnement criminogène et enfin un meurtrier trop précis pour ne pas être téléguidé. Cette chaine à la composition hétérogène de maillons assimilés ou intégrés, de maillons communautarisés, de maillons enfin étrangers est très révélatrice des dangers qui guettent notre société. Depuis que Lénine a théorisé le concept selon laquelle une minorité agissante pouvait avoir raison contre une majorité passive qu’Hitler partant de 23 membres a réussi à enrôler 8,5 millions d’Allemands en 1945 plongeant le monde dans une guerre mondiale aux bases idéologiques raciales quasi théosophiques, nous savons que l’arbre qui cache la forêt peut surtout être celui qui va entrainer les autres.

La démocratie française est solide, mais l’est-elle suffisamment pour ne pas fléchir devant la peur ? Elle a tremblé et craqué dans les années 1939/1940, elle a tremblé et s’est ressaisie en 1968, elle a tremblé en 2019 avec les gilets jaunes. Elle pourrait fort bien trembler et s’aplatir devant une menace islamiste qui serait suffisamment prégnante pour instiller une peur durable et forte dans notre société. Peur qui aurait deux réponses. Celle exprimée par Houellebecq dans « Soumission » ou celle de la tentation extrémiste violente où, dans un Mein Kampf réécrit, le mot Juif serait remplacé par celui de musulman.

Existe-t-il une troisième voie ? On peut penser que oui dès lors que seraient réintroduits dans notre société les outils qui permettaient l’assimilation bien plus que l’intégration.

Un service militaire d’une année, il offrait jadis la possibilité à toutes les classes d’âge de passer par un tamis commun permettant l’apprentissage d’un métier, une reconnaissance de soi et des autres, un respect de l’autorité, une mise à niveau sanitaire, un rattrapage scolaire si nécessaire et bien évidemment le sens du devoir et de la patrie.

Des enseignements d’éducation civique où l’on ne se tordrait pas le nez à la pensée d’apprendre aux enfants ce qu’est un hymne national, un drapeau, l’identification à un pays et à son Histoire, le rappel de la chance qui est la nôtre d’être français et de vivre dans un pays dont la devise est « Liberté, Égalité, Fraternité ». En parallèle aussi une refonte en profondeur de la diffusion de l’Islam dans les mosquées s’impose pour éviter les imans Algériens, Turcs ou autres qui prêchent autant une religion qu’un message politique (étrangère).

Un renforcement d’une vraie politique de la Ville permettant de lutter contre les ghettos urbains et le communautarisme, donnons de ce point de vue un satisfecit à Emmanuel Macron et sa volonté d’une loi contre « les séparatismes ». Qui dit vraie politique de la ville dit une politique dans les faits et non dans les paroles qui mettra un terme aux emprises criminelles sur certains quartiers privilégiant dans un premier temps la sécurité sur la liberté pour qu’in fine la liberté de tous l’emporte. Cela passera nécessairement par des mesures fortes y compris des poursuites contre la complaisance de certains politiques locaux qui semblent ne pas se souvenir du pourquoi et du comment de leur place dans la société.

Une réelle politique d’immigration qui n’hésite pas à faire des choix sans pour autant refuser l’idée que la France a besoin de faire venir sur son sol des étrangers qui participent, et ce à tous les niveaux, à la vie de la société. En somme nous avons autant besoin d’une Marie Curie née Sklodowska, d’une Comtesse de Ségur née Rostopchine, d’une Dimitri Amilakvari, d’un Roman Kacew devenu Romain Gary que des anonymes et invisibles qui vont construire nos maisons, entretenir nos rues et villes… en somme qui feront ce que beaucoup rechignent à faire.

Nous sommes à l’aune de vrais défis pour notre société et il y aura un vainqueur et un vaincu. Le vaincu doit clairement être celui qui distillant la peur et la haine essaye de remettre en cause un modèle de société qui lui était par essence étranger et dans lequel il n’a pas souhaité se fondre. Le vainqueur ne sera assurément pas celui qui déposera les armes au nom d’un humanisme et de droits de l’homme qu’il sera le seul à comprendre et à vouloir partager. Le vainqueur devra être aussi celui qui ne recherchera pas le pouvoir pour lui, mais pour la société et son modèle dont il est le garant. En somme nous devons être ce vainqueur. Un professeur vient d’en payer le prix il serait bon que cela ne soit pas en vain.
 



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