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Carlos Tavares : un parcours mené sur les chapeaux de roues





Le 27 Novembre 2013, par La rédaction

Annoncé comme le futur dirigeant de PSA, l’ancien numéro 2 de Renault Carlos Tavares est un top manager dont le portrait se dévoile depuis peu. Pur produit de l’automobile, cet ancien de Centrale Paris pourrait insuffler un dynamisme nouveau au sein de PSA.


Carlos Tavares, le nouvel homme fort de PSA (D.R.)
Carlos Tavares, le nouvel homme fort de PSA (D.R.)
Après avoir été débouté de son poste de numéro 2 de chez Renault par Carlos Ghosn, Carlos Tavares a su rebondir lestement. Il a en effet été désigné par le directoire de PSA pour succéder à Philippe Varin à la tête du groupe PSA. La nouvelle a été annoncée ce lundi 25 novembre et doit prendre effet « au courant de l’année 2014 », ainsi que l’indique le communiqué publié pour l’occasion par PSA. Carlos Tavares doit donc hériter très prochainement des rennes de l’un des deux groupes historiques du secteur automobile français. Mais pourquoi a-t-il été appelé aux plus hautes responsabilités plutôt qu’un autre ?

Un parcours international

Né à Lisbonne dans une famille francophone, Carlos Tavares a grandi dans un environnement multiculturel et au contact des belles mécaniques. Il étudie encore au lycée français de la capitale portugaise lorsqu’il devient commissaire de piste sur le circuit d’Estoril. Par la suite, sa passion pour l’automobile le conduit à disputer quelques courses de rallye en qualité de pilote, notamment en 1983 en compagnie de ses camarades de l’Ecole Centrale Paris. « J’ai toujours rêvé d’être pilote, mais je n’étais pas assez doué, ni assez fortuné », confie-t-il à Challenges, « je suis devenu ingénieur faute d’avoir pu être pilote ».
 
Carlos Tavares est réaliste, mais pas résigné. Sa passion irrépressible et son brillant parcours d’étudiant le conduisent donc aux portes de l’entreprise Renault pour  y devenir ingénieur d’essais en 1981. Il travaille alors sur la R19 et la Clio II. Puis, de fil en aiguille, Carlos Tavares grimpe les échelons. En 1998, il devient ainsi directeur du programme de la Mégane 2. En l’espace de 3 ans, Carlos Tavares fait de ce modèle l’un des produits phares du groupe Renault. Son succès lui vaut de devenir l’un des artisans du rapprochement avec Nissan désignés par Carlos Ghosn. Dès 2004, il collabore ainsi étroitement avec le groupe japonais et entre à son conseil d’administration en 2005.

Une connaissance fine du secteur automobile

En 2009, Carlos Tavares se voit confier la direction de Nissan pour le continent américain. Une responsabilité à l’échelle internationale qui le conduira, 3 ans plus tard et une fois l’alliance Renault-Nissan solidement établie dans la compétition internationale, à devenir directeur général délégué aux opérations de Renault. En 2011, Carlos Tavares est donc devenu le bras droit du leader charismatique de l’alliance franco-japonaise du secteur automobile. Arrivé dans les hautes sphères du groupe Renault Nissan, Carlos Tavarès n’en abandonne pas pour autant ses amours de toujours. Il est ainsi en grande partie responsable de la résurrection du modèle que beaucoup avaient oublié : la sulfureuse Renault Alpine.
 
En programmant la renaissance de cette voiture sportive emblématique des années 1970, Carlos Tavares illustre son talent stratégique. Pour produire l’Alpine des années 2010, il s’appuie ainsi sur le savoir-faire historique de Renault et celui du Britannique Caterham connu pour ses bolides. « L’ambition de faire revivre Alpine était conditionnée par notre capacité à trouver un partenaire afin d’assurer la rentabilité de cette aventure », explique alors Carlos Tavares à BFMTV. Son pari de redonner à Renault un porte-étendard technologique est gagné : fin 2012 Carlos Ghosn rapporte le chiffre de 600 000 véhicules vendus en un an.

Un appétit d’excellence

Mu par l’attachement à la performance et une passion durable pour l’automobile, Carlos Tavares est résolument insatiable. Mais cela n’est pas sans lui avoir joué un mauvais tour. En aout 2013, il fait une sortie médiatique remarquée. Dans une interview accordée à Bloomberg, Carlos Tavares déclare : « Nous avons un grand patron et il est là pour rester » ; avant d’ajouter que « Quiconque se passionne pour l'industrie automobile parvient à la conclusion qu'à un moment donné vous avez l'énergie et l'appétit pour devenir numéro un ». L’indépendance affichée de Carlos Tavares à l’égard de Renault déplait. Il est donc démis de ses fonctions début novembre 2013.
 
Mais le lundi 25 novembre 2013, PSA annonçait déjà que l’ex-numéro 2 de Renault prendrait la tête du groupe, comme s’il s’agissait du moment tant attendu par la firme au lion. Le transfert de dirigeant entre les deux entreprises est unique dans l’histoire et matérialise assurément une victoire personnelle pour Carlos Tavares qui n’a jamais caché ses ambitions. La nomination du dirigeant à la tête de PSA ne doit ainsi rien au hasard. En plus de sa passion et de son ambition, c’est surtout « sa connaissance fine du monde automobile, sa réputation d’excellent gestionnaire et son expérience d’alliances internationales entre constructeurs automobiles » que Carlos Tavarès s’apprête à mettre au service de PSA, ainsi que le résume Patrick Roure, le nouveau Président de l’Association des Centraliens.
 
Autant dire que les compétences et le leadership de Carlos Tavares ne pouvaient être qu’appréciées chez PSA où l’on se trouve en phase de rapprochement stratégique avec l’Américain General Motors et le Chinois Dongfeng.




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