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"Ceux qui nous protègent" ont la parole





Le 6 Décembre 2018, par Hubert De LANGLE

Spécialiste des situations extrêmes, pompier et officier de gendarmerie, Landry Richard, auteur de "Dans la tête de ceux qui nous protègent" paru chez VA Editions, nous livre ici ses réactions sur les débordements de la crise de gilets jaunes et ses développements possibles.


Que se passe-t-il aujourd’hui dans la tête de ceux qui nous protègent ?

Les événements actuels ne changent pas la perception qu’ont les forces de l’ordre de la violence en général ni du maintien de l’ordre en particulier. Nous avons la chance en France de disposer d’un centre d’entraînement des forces de gendarmerie mobile absolument exceptionnel par sa qualité, par la qualité de ses intervenants et la qualité de l’enseignement qui y est dispensé.

N’est-ce pas trop difficile de réprimer des manifestations alors qu’il semblerait que beaucoup de policiers et gendarmes comprennent ou même adhérent aux arguments des gilets jaunes ?

Pendant une mission de maintien de l’ordre, quelle que soit la revendication des protagonistes, l’essence de l’action des forces de l’ordre reste de défendre la nation et ces institutions. Nous sommes un pays républicain qui a choisir d’élire son représentant pour une durée de cinq années, puis de confirmer ce choix par l’élection du parlement. Le pouvoir judiciaire est, et demeure indépendant. Cette séparation des pouvoirs, est la garantie de notre démocratie, les forces de l’ordre sont les sentinelles de nation. L’ordre doit préserver le choix républicain, ce n’est pas parce que quelques-uns crient plus fort que les autres qu’ils représentent la voix du peuple tout entier. Ce sont les officiers qui se doivent d’être porteurs de sens auprès de leurs hommes en leur rappelant constamment l’enjeu républicain, une prolongation de leur rôle social.
 

Avons-nous les moyens de faire face à une augmentation de la violence y compris en région ?

En France, nous disposons de moyens importants pour nous permettre de faire face à la violence, même si de manière générale, les décisions politiques et la négociation ont de meilleurs résultats à long terme que de réprimer la violence par la violence. Nous avons la chance de disposer également d’une réserve opérationnelle formée et compétente, faite de volontaires régulièrement sollicités. Peu mobilisés jusqu’à présent dans le cadre de l’actualité gilets jaunes, ils sont une force facile à déployer.

À quoi pense un CRS ou un Gendarme Mobile lorsqu’il a face à lui des casseurs hyper violents et qu’il est encerclé au milieu de la place de l’étoile ou avec un effectif réduit à défendre la préfecture du Puy-en-Velay ?

Le schéma de pensée en intervention est toujours le même chez les personnels entraînés. D’abord une phase d’euphorie lorsque l’alerte est donnée, puis une phase de concentration jusqu’à ce que « ça commence » puis une phase d’hypervigilance lorsque le combat est engagé. Le colonel Goya parle de « guerrier en réussite qui part au combat ». Parfois, la peur peut se montrer et c’est une bonne chose, c’est un excellent indicateur pour signifier que c’est le moment de se mettre en sécurité, de demander du renfort ou de se replier. Mais un sentiment habite l’ensemble des membres des forces de sécurité intérieures, la volonté farouche de réussir à « faire-face », quoiqu’il arrive, protéger même au prix de sa propre vie.



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