Christian AGHROUM, les scénarii actuels de nombreuses séries télévisées et films tels que Révolution, The Walking Dead ou encore 2012, très appréciés des jeunes générations, les plus connectées, nous proposent tous des dystopies dans lesquelles les protagonistes doivent apprendre à vivre après un cataclysme, sans internet, avec peu de moyens de communication et souvent en l’absence d’organisation politique. Pensez-vous que notre hyper connectivité soit paradoxalement le risque ultime à venir ?
C’est en effet un risque à assumer. Le propos n’est pas tant de s’inquiéter de l’hyper connectivité. Le progrès est en marche, il conduit à mettre en relation des outils communicants dans cette démarche d’internet des objets (IOT : Internet of Things). L’inquiétude s’inscrit dans deux courants principaux :
- Qui et comment gère-t-on ces données dont une grande partie relève de données personnelles ou contribue à les reconstituer ?
- Comment saurons-nous vivre un futur non connecté ?
Christian Aghroum
Ne faites-vous pas preuve d’un grand pessimisme à l’égard du numérique ? N’est-ce pas plutôt une source d’enrichissement pour tous, un atout quotidien tous domaines confondus ?
Mon propos n’est pas de remettre en question l’apport du progrès dans notre société. Bien au contraire, je suis un homme de progrès. Le numérique, l’Intelligence Artificielle, le recours à des outils permettant de calculer de plus en plus vite permettent d’ouvrir notre esprit facilement sur le bonheur du monde, de faciliter l’accomplissement de rêves inassouvis. Sans ces progrès, la récente démonstration faite par l’École Polytechnique fédérale, de l’Université et du Centre hospitalier de Lausanne[1] de la capacité de patients atteints de paraplégie chronique à remarcher n’aurait pas été possible. Quel espoir, quel progrès !
Les exemples à l’identique sont nombreux. Il n’en reste pas moins nécessaire de réfléchir aux limites éthiques des capacités qu’offre la révolution numérique. Je propose dans mon livre l’examen de quelques situations passées dans lesquelles les dommages collatéraux de nos progrès techniques ont insuffisamment été maîtrisés. Raisonner par analogie permet souvent de mieux anticiper des situations que nous abordons difficilement tant nous sommes juges et parties, acteurs de notre propre Histoire.
Les exemples à l’identique sont nombreux. Il n’en reste pas moins nécessaire de réfléchir aux limites éthiques des capacités qu’offre la révolution numérique. Je propose dans mon livre l’examen de quelques situations passées dans lesquelles les dommages collatéraux de nos progrès techniques ont insuffisamment été maîtrisés. Raisonner par analogie permet souvent de mieux anticiper des situations que nous abordons difficilement tant nous sommes juges et parties, acteurs de notre propre Histoire.
[1] https://actu.epfl.ch/news/une-neurotechnologie-revolutionnaire-pour-traiter-/