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Copenhague-Paris, entre Défense et Culture





Le 4 Mars 2020, par Christine de Langle

La visite du Président Emmanuel Macron au Danemark en 2018 marquait la volonté des deux pays de renforcer leurs liens. Au-delà de l’intensification de la coopération franco-danoise dans les domaines stratégique, opérationnel et capacitaire, la présence en France de S.A.R. le Prince Joachim de Danemark, colonel au sein de l’armée de terre danoise, pour suivre la scolarité 2019/2020 du Centre des Hautes Etudes Militaires et de l’IHEDN, constitue un symbole fort de la proximité de nos deux défenses et de l’intérêt danois pour la vision française.


Crépuscule, Portrait du sculpteur N.H. Jacobsen par Henriette Hahn-Brinckmann. Aftenstemning. Vejen Kunstmuseum. Foto Pernille Klemp
Crépuscule, Portrait du sculpteur N.H. Jacobsen par Henriette Hahn-Brinckmann. Aftenstemning. Vejen Kunstmuseum. Foto Pernille Klemp
Cette coopération militaire se double d’une coopération culturelle. Plusieurs manifestations sont prévues au cours de l’année 2020 et constitue la « Saison danoise ». Le partenariat entre l’Ambassade de Danemark à Paris, l’Agence danoise de la culture et des palais (Slots- og Kulturstyrelsen) et les musées danois et français montre au plus au niveau cette volonté de rapprochement entre les deux pays et une collaboration majeure entre les musées danois, le Vejen Kunstmuseum, le SMK (National Gallery of Denmark) et les musées français (Paris Musées). Le musée Bourdelle qui ouvre la saison culturelle présente jusqu’au 31 mai 2020 l'étonnant travail du sculpteur et céramiste Niels Hansen Jacobsen (1861-1941) qui passa environ dix ans à Paris. La deuxième partie de cette saison danoise aura lieu du 28 avril au 16 août 2020, au Petit-Palais, avec une exposition dédiée aux plus belles heures de la peinture danoise de 1800 à 1864, avec plus de 200 œuvres, présentée au SMK en 2019, intitulée « L'âge d'or de la peinture danoise ».
 
« Les Contes étranges de Niels Hans Jacobsen »

Masque de l'l'Automne. Vejen Kunstmuseum. Photo Pernille Klemp
Masque de l'l'Automne. Vejen Kunstmuseum. Photo Pernille Klemp
Né à Vejen, Jacobsen se forme à l’Académie royale des beaux-arts de Copenhague dans la tradition du sculpteur néoclassique Thorvaldsen. Comme tout artiste scandinave, il poursuit sa formation en Allemagne puis en Italie et enfin Paris « capitale des arts » où il s’installe en 1892 avec son épouse la peintre Anna Gabriele Rohde. Cette fin du 19e siècle voit se croiser de multiples influences artistiques aptes à nourrir la création. Les mythologies nordiques concurrencent la mythologie gréco-romaine, le naturalisme issue de la Révolution industrielle se voit contredit par les mystères du symbolisme et le Japon apporte l’étrangeté de ses perspectives, de ses masques Nô et de ses grès artistiques.

La Petite Sirène Vejen Kunstmuseum. Photo Pernille Klemp
La Petite Sirène Vejen Kunstmuseum. Photo Pernille Klemp
L’exposition s’articule autour de cinq oeuvres majeures de Jacobsen. Troll qui flaire la chair de chrétiens (1896) s’inspire d’une légende du folklore scandinave et permet par des formes heurtées de traduire une angoisse psychique. Son Masque de l’automne (1900) répond au Marteau de porte de Bourdelle et évoque le thème du masque qui voit s’affronter Gorgone, Méduse ou le théâtre Nô. La Mort et la Mère (1892), L’Ombre (1897), figure de l’incertitude ou de la mort et révélateur de l’irrationnel, et La Petite Sirène (1901), rêverie sur l’eau et le féminin, sont trois transpositions en ronde-bosse de récits d’Andersen.

En parallèle à son travail de sculpteur, Jacobsen est séduit comme toute l’avant-garde artistique par les grès émaillés japonais découverts à l’Exposition universelle de 1878. Modelage, émaillage, cuisson, les hasards du feu font de chaque objet une pièce unique. Face à une création industrielle triomphante,  l’artiste redécouvre ainsi le geste créateur face à la matière.

L’exposition Jacobsen est la découverte d’une culture scandinave riche d’autres références qui est venue se frotter aux influences internationales présentes à Paris, ce qui lui permit de se révéler dans toute sa singularité.

Christine de Langle


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